Faire face aux aléas climatiques

Sorgho multicoupes : une culture peu coûteuse adaptée aux étés chauds et secs


TNC le 03/11/2020 à 14:01
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Avec ses faibles besoins en eau et sa capacité à pousser à des températures supérieures à 30 degrés, le sorgho multicoupes est particulièrement adapté aux étés chauds et secs, comme ceux de ces dernières années.

Dans une série de six vidéos publiées sur la chaîne Youtube de la chambre régionale d’agriculture Grand Est, le groupe Herbe et fourrages Grand Est présente plusieurs espèces fourragères adaptées au changement climatique.

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Focus sur le sorgho multicoupes avec Didier Deleau d’Arvalis-Institut du végétal et Céline Zanetti de la chambre d’agriculture de Moselle :

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En raison de ses besoins en eau plus faibles qu’un maïs (environ 30 % en moins), de sa forte capacité à puiser l’eau en profondeur grâce à son système racinaire et à pousser à des températures supérieures à 30 degrés, le sorgho est adapté aux étés secs et chauds.

Son semis peut s’effectuer « lorsque la terre est suffisamment réchauffée et que les températures dépassent les 12 degrés », explique Didier Deleau d’Arvalis-Institut du végétal, qui préconise une terre fine et rappuyée.

Il existe plusieurs types de sorghos fourragers, pour vous y retrouver : Sorgho fourrager – Quelles variétés choisir ?

Pour les sorghos multicoupes (qui peuvent être pâturés, enrubannés, ensilés ou distribués en vert), la dose de semis est de 20 à 25 kilos par hectare, complète Céline Zanetti de la chambre d’agriculture de Moselle. « C’est une culture peu coûteuse : le coût de semence est de moins de 60 €/ha. Par ailleurs, elle ne nécessite pas d’investissement dans du matériel spécifique : le semis s’effectue avec le semoir à céréales classique et les outils de récolte sont les mêmes que pour la prairie ».

Une première coupe après 45 jours

Grâce à sa croissance rapide, la première coupe peut s’effectuer 45 à 60 jours après l’implantation, et le rendement s’élève entre 3 et 5 t de MS. « Si les conditions climatiques sont bonnes, les coupes suivantes peuvent s’échelonner tous les 45 jours, et on sera sur un rendement équivalent à celui d’une très bonne luzerne, complète Céline Zanetti. La dernière coupe doit s’effectuer avant les premières gelées. »

Concernant la valeur alimentaire, elle s’élève à 0,8 UFL lorsque le sorgho est récolté à début montaison.

Céline Zanetti poursuit sa présentation des sorghos multicoupes : « on distingue deux types de sorghos multicoupes : les sudangrass avec des tiges et des feuilles très fines, et les sorghos hybrides avec tiges et feuilles plus épaisses et une meilleure valeur alimentaire. Enfin, on peut entendre parler des sorghos BMR : ils sont porteurs naturellement d’un gène qui diminue leur teneur en lignine et augmente la digestibilité et donc leur valeur alimentaire. Leur inconvénient : ils sont plus sensibles à la verse. »

Le sorgho fourrager de type multicoupes (Sudangrass ou hybride) peut également être pâturé, mais il faut veiller à ce qu’il mesure 60 cm. C’est ce qu’ont fait cet été @An-So et @MarieAmélie Viargues :

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