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Astuce d'éleveur

Semer les maïs profond pour éviter les corbeaux


TNC le 05/05/2023 à 12:03
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Pour éviter les dégâts de corvidés, l'éleveur sème le maïs profond et règle bien la roue plombeuse du semoir. (© TNC)

Pour lutter contre les corvidés, Yves Sauvaget implante son maïs à 6 cm de profondeur. Une manière de décourager le ravageur.

« Ces dernières années, je n’ai pas été embêté par les corbeaux dans les maïs ! » apprécie Yves Sauvaget, agriculteur bio dans la Manche (50). Son astuce ? Semer profond. « C’est une manière de les écœurer », estime l’éleveur.

En agriculteur biologique, Yves Sauvaget a coutume de semer ses maïs fourrage assez tard (autour du 12 mai). Et les semis en décalé laissaient craindre une importante pression corvidés…

Pour les éviter, il a cherché à comprendre leur comportement : « généralement, quelques individus arrivent au moment de la levée, et déterrent les graines via les jeunes pousses. S’ils y arrivent, c’est toute la colonie qui vient alors se servir dans le champ ». L’objectif est donc de décourager les premiers d’entre eux. « C’est comme pour les enfants : mieux vaut qu’ils ne trouvent pas le tiroir à chocolat sinon ils ne sont pas là de le refermer », sourit l’éleveur.

Semer à 6 cm de profondeur

Pour les rebuter, l’éleveur mise sur un semis à 6 cm de profondeur, bien rappuyé avec la roue plombeuse. Les préconisations usuelles tablent généralement sur une implantation entre 3 et 5 cm.

Avec le semis profond, lorsque les oiseaux tirent sur la plantule pour en manger la graine, la tige se casse. « S’ils voient qu’ils n’arrivent pas à sortir la graine, ils se démotivent et vont voir ailleurs », apprécie l’éleveur qui implantait entre 5 et 8 ha de la culture. Avec cette technique, « il y a bien quelques pousses coupées » mais les dégâts restent limités.

Autre astuce : utiliser un rouleau. « Je ne le fais pas, car je suis en agriculture biologique, mais cela peut permettre de bien rappuyer la culture », estime l’éleveur qui cherche à garder des mottes de terres en inter-rang pour limiter la pression adventice. 

Seul bémol, la technique fonctionne davantage sur les terres lourdes. « J’ai des terres profondes », concède Yves Sauvaget. Il est probable que la technique soit moins efficace sur des sables. « Si la terre est meuble, ils n’ont aucun souci à remonter tout une ligne ! »

Autre idée : semer de l’avoine noire
Implanter la culture à la volée sur le maïs pourrait détourner les ravageurs. « Je n’ai jamais essayé, mais il paraît que les corbeaux en sont friands. Ils la prennent pour des tipules ». Mais l’agriculteur l’admet « c’est encore faire des frais pour une culture que l’on ne récoltera pas ». A tester…

Autres fléaux des semis de printemps,les corbeaux,c’est une surveillance de 2-3 mois
Dans les années 2000 nous plaisantions :faut semer le maïs à 3,2 cm parce que le bec du corbeau fait 2,8
Là c’est au moins 4 cm ce bec #surpopulation#régulationhttps://t.co/XraH53VKl9pic.twitter.com/tsZKn3s1g4

— Guillaume LE POGAM ???????????? (@LePogamGuillaum) April 26, 2023

Un constat également partagé sur les réseaux. « Il faudrait semer le maïs à 3,2 cm car le bec de corbeau fait 2,8 cm », plaisante Guillaume Le Pogam.