Conjoncture laitière

Les prix des produits laitiers industriels se stabilisent


TNC le 03/05/2023 à 08:00
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Le prix de la poudre maigre se stabilisait autour de 2 400 €/t à la mi-mars, loin du pic de presque 4 400 €/t atteint au lendemain de l'invasion de l'Ukraine par la Russie (©AdobeStock)

La baisse du prix des commodités laitières s’atténue, explique le Cniel : les prix se stabilisent au niveau de la moyenne décennale pour la poudre maigre, 1 000 €/t au-dessus de la moyenne pour le beurre. Les produits laitiers vendus en magasin sont en revanche toujours en hausse, dans un contexte inflationniste qui devrait durer jusqu’à l’été.

« Les évolutions de prix sont contrastées selon les familles de produits laitiers », explique l’économiste Benoît Rouyer dans le dernier point de conjoncture du Cniel. Après plusieurs mois de baisse, les prix des produits industriels se stabilisent depuis quelques semaines autour de 5 100 €/t pour le beurre et 2 400 €/t pour la poudre de lait écrémé.

À la mi-mars, les prix des produits laitiers industriels en France tendaient à se stabiliser (©Cniel, données FranceAgriMer)

Des niveaux « largement inférieurs aux sommets » de 2022 mais qui restent dans la moyenne décennale pour la poudre et « plus de 1 000 € au-dessus de cette moyenne pour le beurre ». Reste à voir comment cette évolution impactera le prix du lait payé aux producteurs français.

Les produits laitiers de grande consommation restent de leur côté « dans un contexte de forte inflation qui, selon l’Insee, devrait perdurer pendant tout le premier semestre 2023. Sur un an, la hausse des prix en magasin reste soutenue : + 20 % pour le fromage, + 21 % pour le yaourt, + 23 % pour le lait liquide et + 24 % pour le beurre.

Entre mars 2022 et mars 2023, les prix des produits laitiers en magasin ont grimpé de 20 à 24 % (©Insee)

La collecte française a perdu 2 % sur les quinze premières semaines de l’année

Benoît Rouyer pointe aussi le manque de dynamisme de la production dans les grands bassins exportateurs, avec des variations néanmoins : légère progression de la collecte sur un an pour les États-Unis (+ 0,6 %) et l’Union européenne (+ 0,2 %) et « baisse significative » (- 1,9 %) pour la Nouvelle-Zélande.

La collecte française demeure à contre-courant de la situation dans l’UE sur le début de 2023, avec une production estimée en recul de 2 % sur les quinze premières semaines de l’année, selon les sondages hebdomadaires réalisés par FranceAgriMer.

Des charges qui restent élevées

L’indice des prix d’achat des moyens de production agricole (Ipampa) en lait de vache a par ailleurs grimpé de 11 % sur un an et 26 % sur deux ans, porté par la hausse des prix des aliments achetés, des engrais, de l’énergie et des lubrifiants. Le mois dernier, la hausse était de 15 % sur un an et 32 % sur deux ans.

En aval, les activités de collecte, de transformation et de distribution restent impactées par la hausse des prix du gaz, du gasoil et des emballages. Pour le carton, cette augmentation reste de 14 % sur un an et de 28 % sur deux ans, pour le carton de respectivement 17 et 36 %.

En hausse de 11 % sur un an, l’indice Ipampa lait de vache est plutôt stable ces derniers mois. Les prix des engrais sont en nette baisse quand ceux des aliments achetés restent orientés à la hausse (©Cniel, données Idele)

Côté prix enfin, l’enquête mensuelle de FranceAgriMer situait le prix standard de lait de vache conventionnel à 469 €/1 000 l en février (+ 23 % sur un an) contre 470 €/1 000 l en janvier (+ 26 % sur un an).