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Ondes téléphoniques et élevage

Le tribunal ordonne la suspension provisoire d’une antenne relais


AFP le 23/05/2022 à 16:09

Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a ordonné lundi la suspension pour deux mois d'une antenne relais soupçonnée par un éleveur de Haute-Loire de nuire à la santé de son troupeau.

« Il y a lieu d’ordonner cet arrêt provisoire du fonctionnement de cette antenne pour une durée de deux mois, compte tenu de ses incidences générales, avec suivi, par l’expert judiciaire, du comportement du cheptel, et des vaches laitières en particulier, sur cette période », précise le tribunal dans son ordonnance.

Le tribunal donne trois mois à l’Etat et aux opérateurs, dont Orange, pour procéder à l’interruption et organiser la sécurité et les appels de secours dans la zone concernée.

« C’est un grand soulagement et une victoire », a réagi auprès de l’AFP l’éleveur, Frédéric Salgues, espérant que son cheptel puisse se rétablir « au plus vite ».

Sollicité par l’AFP, l’opérateur Orange n’a pas souhaité commenter cette décision.

Depuis l’installation de cette antenne, en juillet 2021 à 200 mètres de son élevage à Mazeyrat-d’Allier (Haute-Loire), M. Salgues dit avoir perdu une quarantaine de vaches sur un troupeau qui en compte 200, constatant en parallèle une baisse importante de sa production de lait.

Lors de l’audience au tribunal vendredi, l’expert judiciaire mandaté par le tribunal du Puy-en-Velay s’était prononcé en faveur d’une interruption temporaire, pour lui permettre de poursuivre son expertise.

Entre 15 et 20 % de baisse de production 

« Ce cheptel fait partie des 10 % à 20 % meilleurs du département » et « je n’ai pas d’éléments médicaux pour expliquer la chute brutale de la production de lait, de 15 % à 20 %, dans les jours qui ont suivi la mise en place de l’antenne », avait-il expliqué.

Le maire de Mazeyrat-d’Allier, Philippe Molhérat, qui avait autorisé l’installation de l’antenne, avait témoigné de l’état alarmant du troupeau, redoutant « une catastrophe sur le plan humain » et évoquant « l’inquiétude » grandissante des 1.500 habitants du village.

Les avocats des trois opérateurs mobiles concernés, Orange, Free et Bouygues Telecom avaient mis en avant l’absence d’élément scientifique établissant un lien entre la santé des animaux et les champs électromagnétiques.