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Veaux et génisses laitières

La réduction du temps de travail passe par la gestion de l’alimentation


Alimentation et fourrages le 04/12/2017 à 11:25
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Pour réduire le travail d'alimentation des veaux et génisses, l'éleveur peut choisir de passer de deux à un seul repas de lait par jour avec possibilité de ne pas en distribuer le dimanche ou encore de n'affourager ses génisses que trois fois par semaine.

Lors d’une journée « élevage laitier et bâtiment », la Chambre d’agriculture du Nord Pas-de-Calais est revenue sur l’élevage des veaux et génisses en donnant quelques pistes pour alléger le travail d’astreinte. « Vous élevez trop de génisses ! », a déclaré un des conseillers aux éleveurs présents. On comprend qu’il est essentiel de maîtriser le taux de renouvellement puisqu’une génisse coûte cher à l’éleveur avant même d’être productive. D’où l’importance de se caler un objectif de vêlage précoce !

Le levier de réduction du temps de travail se situe au niveau du plan d’allaitement. Bien sûr, les deux repas par jour restent essentiels durant les deux premières semaines du veau. D’ailleurs, la Chambre d’agriculture rappelle que le veau doit ingérer du colostrum immédiatement après le vêlage (il doit absorber 2 l dans les 2h maximum puis 2 l dans les 10 à 12 h après le vêlage). Elle préconise cependant de passer à un seul repas à partir de la troisième semaine et jusqu’au sevrage. Il est également possible de ne pas distribuer de lait le dimanche sans détériorer les performances de l’animal. La Chambre confirme que « 6 repas de lait par semaine au lieu de 14 (2 par jour y compris le dimanche) permettent d’économiser 90 litres de lait, 56 repas sur la durée du lot tout en élevant des veaux en aussi bonne santé ». L’important est de respecter la température de buvée (40 °C), de s’assurer des volumes distribués avec un pichet gradué et de proposer dès la deuxième semaine de vie du veau de l’eau, du foin, de la paille et des concentrés à volonté pour qu’il devienne au plus vite un ruminant.

Pour la distribution du lait entier, il faut veiller à moduler les quantités distribuées en fonction des taux de matière grasse. Ne surtout pas diluer un lait trop riche en TB avec de l’eau car cela diluerait aussi les autres composants dont les protéines essentiellement. En cas de lait riche en matière grasse, il vaut mieux réduire la quantité donnée. C’est pour cette raison que la Chambre recommande de distribuer du lait de mélange ou de la poudre de lait dont les taux sont moins variables. Le tableau ci-dessous donne quelques indications sur la quantité à distribuer selon le TB.

Enfin, pour réduire la contrainte de distribution du lait, il est possible d’investir dans un chariot à lait qui gère la température de la buvée ainsi que la dose distribuée pour chaque veau. À moindre coût, il existe également le bac à tétines collectif.

Concernant les génisses, il est possible de réduire le temps de travail d’astreinte de 45 % en passant à trois distributions de maïs fourrage par semaine. Des essais réalisés à la station expérimentale de Trévarez entre 2006 et 2008 révèlent que les résultats de croissance sont quasiment identiques entre la distribution journalière et les trois distributions/semaine. Dans cette étude, les deux lots étaient alimentés de la façon suivante : 1 kg MS maïs fourrage pour 100 kg poids vif + 0.8 kg tourteau soja + 100 g AMV + paille / foin à volonté. De la paille était distribuée ou repoussée devant l’auge les jours sans maïs. Les résultats de l’étude se trouvent dans la troisième illustration ci-contre.