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Système herbager

J-F Glinec (29): « Nos vaches à 4000 l sont plus rentables que celles à 10 000 »


TNC le 07/06/2019 à 05:56
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Jean-François et Olivier Glinec sont éleveurs laitiers dans le Finistère. Ils ont témoigné de leur mode de travail dans le documentaire Terre à terre de l'association d'étudiants "Déterreminés". Comme deux autres éleveurs européens interrogés, les Bretons sont dans une démarche d'agriculture durable et économiquement rentable. En effet, en système tout herbe et avec des vaches à 4 000 litres de moyenne, les éleveurs parviennent à vivre correctement de leur métier et même « mieux que dans le système intensif dans lequel nous avons démarré. »

[Témoignage] Jean-François et Olivier Glinec, éleveurs laitiers à Saint-Urbain (29) :

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Dans le but de faire découvrir un modèle d’agriculture durable, quatre étudiants en école d’ingénieur en agronomie ont monté l’association Déterreminés. Ils ont alors réalisé un documentaire donnant la parole à des agriculteurs européens qui se sont impliqués dans une agriculture dite « respectueuse des hommes et de l’environnement », tout en assurant une rentabilité économique. Parmi eux, Jean-François et Olivier Glinec, éleveurs laitiers en Bretagne.

« L’idée c’est de mettre en place et d’avoir ce qu’il faut sur la ferme pour sortir chacun ses 2 500 €/mois sans y être jour et nuit et massacrer la planète autour de nous. » En 30 ans, les deux éleveurs ont su faire évoluer leur système pour le rendre économique et fonctionnel. « La valeur globale est beaucoup plus forte que chaque valeur individuelle », témoignent ces derniers. En effet, sur leur ferme de 80 ha de prairies permanentes, ils ont su s’entourer de nouvelles personnes et donc de compétences en développant le maraîchage et la production de bière en plus de leur production laitière.

Mieux gagner sa vie en système extensif qu’intensif

Comme les deux autres éleveurs européens interrogés, Jean-François et Olivier expliquent : « On a démarré dans un système très intensif, où on ne gagnait rien. Petit à petit, on a adapté la conduite de la ferme à notre petite unité paysagère et maintenant on gagne bien notre vie. »

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« On n’est pas obligé d’être pauvre, malheureux et avoir du travail par dessus la tête dans notre métier. ». Les éleveurs n’envient pas les grosses structures. D’ailleurs, ils préfèrent se débrouiller seuls pour la conduite du troupeau : « Sur la ferme, il n’y a plus ni technicien, ni contrôleur laitier, ni marchand d’aliment. »

Concernant l’alimentation du cheptel, le maïs n’en fait pas partie : « Ici c’est l’agriculture des années 60, avant que le maïs n’arrive. On a des animaux moins productifs mais plus rustiques, qui vivent mieux, et nous aussi. » En ration 100 % herbe (pâturage et ensilage d’herbe), les vaches ne dépassent pas les 22 litres au pic de production. Bien sûr, comme le rappelle Jean-François : « Nous ne représentons qu’une petite fraction des éleveurs de Bretagne. » Et pourtant, ils en sont convaincus : « notre vache à 4 000 litres/an est plus rentable que celle de nos collègues à 10 000 litres. »

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« Il faut ramener des gens dans les campagnes »

Jean-François et Olivier ont repris la ferme en 1990. Ils se sont entretenus avec leurs voisins non agriculteurs pour mieux comprendre les attentes de la société. À titre d’exemple, ils ont réhabilité un chemin pour que les gens puissent se promener. Ces actions créent une « interface », comme ils la nomment, entre la ferme et les consommateurs. « Il faut ramener des gens dans les campagnes » : pour eux, c’est une obligation. « Quand on remplace 10 fermes par une seule, ça fait un trou dans le paysage. En termes de qualité de vie, ça devient compliqué. »

Ils sont conscients de la difficulté de s’installer pour les jeunes : « Celui qui n’est pas issu du milieu agricole entre en concurrence avec des exploitants prêts à mettre beaucoup d’argent pour obtenir la parcelle d’à côté alors qu’ils sont déjà bien développés. » De leur côté, ils ont permis à deux personnes de s’installer en louant une parcelle d’1,5 ha à Estelle pour son activité de maraîchage et mis un local à disposition de Gwen pour la fabrication de sa bière.

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Découvrez le témoignage complet des trois éleveurs européens dans le documentaire ci-dessous :

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