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Santé des veaux

Eviter les troubles respiratoires chez les veaux


TNC le 15/06/2021 à 05:56
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Les troubles respiratoires coûtent cher à l’éleveur et peuvent avoir des répercutions sur la productivité du troupeau à long terme. Développer le système immunitaire des veaux ou travailler sur la conduite du troupeau peut prévenir l’arrivée de maladies respiratoires.

Les troubles respiratoires sont la troisième cause de mortalité des veaux. Outre le surplus de travail pour l’éleveur, les maladies respiratoires ont un coût : environ 65 € pour les veaux laitiers, et 120 € pour les veaux issus de systèmes allaitants. Les troubles respiratoires entraînent des retards de croissance, avec une perte de GMQ allant de 60 à 110 g par jour. Ils peuvent même avoir un impact sur la carrière laitière des vaches.

« Les bovins ont des prédispositions naturelles aux troubles respiratoires » explique Jean-Michel Cuminet, vétérinaire conseil lors d’un webinaire organisé par Littoral Normand. « À taille égale, les bovins ont des poumons trois fois plus petits que ceux de l’homme. En plus d’avoir une faible capacité pulmonaire, ils ont une trachée et des bronches assez étroites ». Les veaux sont particulièrement vulnérables, car leurs poumons ne deviennent matures qu’à un an. Température et baisse de l’appétit sont donc souvent les premiers symptômes d’un trouble respiratoire, qu’il faut traiter au plus vite pour éviter la chronicité de la maladie, voire la mort de l’animal, dans 3 à 9 % des cas.

Le meilleur traitement, c’est celui qu’on ne fait pas 

Le développement du système immunitaire des veaux est en partie lié à la qualité du colostrum ingéré dès le plus jeune âge, et notamment son taux d’immunoglobuline. Pour les systèmes allaitants, il est important de vérifier que les veaux tètent bien la mère dans les premières heures de vie, la production de colostrum des vaches allaitantes étant plus faible. Le parasitisme en bâtiment prépare également le terrain pour les maladies respiratoires. Les coccidioses, ou les nématodes de bâtiment (strongles), confisquent une partie des cellules immunitaires, ce qui rend les veaux d’autant plus fragiles.  

Bien réfléchir sa vaccination

Pour Jean-Michel Cuminet, « la vaccination est toujours un investissement rentable. Selon les protocoles, elle coûte entre 6 et 16 € par animal, ce qui est nettement inférieur aux coûts de traitement voire de perte d’animaux ». Il faut cependant veiller à vacciner autant que possible ses animaux avant les saisons à risque pour une plus grande efficacité. Tester les animaux en amont de la vaccination avec un vétérinaire permet d’identifier les virus ou bactéries présents dans l’élevage afin de sélectionner les bons produits. Si certains animaux sont malades, avant même de procéder à la vaccination, il est conseillé de les isoler au plus vite pour éviter que la maladie ne se propage.  

Bien gérer sa conduite d’élevage

Quelques rappels quant à la bonne conduite des veaux en nurserie :

  • faire des petits lots avec des veaux de même âge et bien séparer les différents lots,
  • mettre en place des mesures de biosécurité : quarantaine lors de l’arrivée d’animaux, limiter les intervenants en nurserie, installer un pédiluve, désinfecter entre les lots,
  • curer fréquemment les cases, et éviter la poussière,
  • limiter le stress, surtout au moment du sevrage,
  • tondre la ligne du dos après 6 semaines.

L’ambiance et la ventilation des bâtiments

En fonction des bâtiments présents sur l’exploitation, il peut être intéressant de faire un diagnostic d’ambiance pour éviter les troubles respiratoires. Les bâtiments anciens disposent généralement d’une bonne isolation thermique, mais offrent assez peu de mouvements d’air. Les stabulations récentes sont conçues pour faire rentrer un tracteur, et proposent donc d’importants volumes parfois difficiles à réchauffer. Des solutions existent pour améliorer l’ambiance des bâtiments d’élevage : il est, par exemple, possible d’installer un faux plafond, ou de constituer des niches à certains endroits qui permettront aux animaux de se réchauffer plus vite. Il est également important de prendre en compte la température ressentie, et les courants d’air ou l’humidité qui viennent amplifier la sensation de froid. « L’éleveur doit pouvoir allumer un briquet dans le box des veaux sans que la flamme ne vacille », conseille le vétérinaire.