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Conjoncture bovine

Entre cotations qui décrochent et échanges en baisse, la filière souffre


TNC le 30/04/2020 à 17:54
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Les vaches allaitantes sont moins bien valorisées que les laitières, compte tenu d'une demande en haché très dynamique. (©TNC)

Dans sa note de conjoncture mensuelle, FranceAgriMer dresse un bilan sur la filière viande bovine. La demande en haché est dynamique et permet une meilleure valorisation des vaches laitières. Malgré des cotations qui décrochent, les stocks augmentent en jeunes bovins et les animaux doivent sortir avant d’être trop lourds, ce qui conduit à des abattages en hausse. Quant aux exports de broutards, ils se poursuivent, tandis que les incertitudes liées à la pandémie perturbent les échanges de viande.

Le prix des vaches reste bas malgré une offre plus restreinte, « faute de débouchés pour la viande en RHD et pour les cuirs en tanneries », indique FranceAgriMer. Les abattages de vaches allaitantes poursuivent leur recul, avec – 3,7 % en mars 2020 comparé à 2019, conséquence d’un cheptel allaitant qui a baissé de 2,1 % sur la même période. Mais pour les vaches laitières, si le cheptel a diminué de 1,5 %, les abattages ont augmenté de 4 %, notamment pour la fabrication de viande hachée. C’est justement parce que la demande en haché est dynamique, que « les vaches laitières sont mieux valorisées que les vaches allaitantes ».

Concernant les jeunes bovins, l’offre est en surplus en Europe avec une « demande morose à l’export », qui a ont entraîné les prix à la baisse. Après avoir nettement diminué en février, les abattages ont repris en mars pour les JB viande, dont les stocks continuent d’augmenter, avec + 2,7 % en janvier. Même si les cours sont bas, « les éleveurs sortent les animaux avant qu’ils ne soient trop lourds ». En JB laitiers, l’offre, comme la demande, sont en diminution.

Pour les broutards, « les exportations ont augmenté de 3 % en mars vers l’Italie. L’offre faible en France et la demande en Italie et en Algérie soutiennent les cours ». Mais en revanche, les envois vers l’Espagne sont « quasiment à l’arrêt ».

+ 20 % pour la consommation de viande à domicile

Au cours du mois de février 2020, la consommation de viande bovine par bilan a augmenté de 2,2 % comparé à 2019, « en partie parce que l’année est bissextile », précise FranceAgriMer. « Les achats par les ménages de viande bovine piécée, tant à griller qu’à bouillir progressent de 6 % en février, tandis que la consommation de viandes hachées fraîche et surgelée augmente de 12 %. » 

Avec le confinement, l’arrêt quasi-total de la restauration hors-domicile a engendré un report vers la consommation à domicile, qui a bondi de près de 20 %. Mais la situation « complique fortement l’équilibre carcasse et son prix, car les ménages consomment beaucoup plus de viande hachée que de viande piécée ».  

Quant aux échanges de viande, les restrictions liées au covid-19 ont conduit à en repli des exportations en février (- 6,5 %), que ce soit vers les pays européens ou vers les pays tiers. Toutefois, « les envois en Chine ont repris en mars ». Les importations de viande ont également diminué en février (- 1 %), surtout depuis les pays extérieurs à l’Union européenne (- 13 %). Toutefois, le récent accord entre l’Union européenne et le Mexique qui va autoriser l’importation de 20 000 t de viande mexicaine n’est pas passé inaperçu !

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