En pure ou en mélange, quelles espèces pour semer ma prairie ?
TNC le 22/01/2020 à 10:21
Une seule espèce, une association graminée/légumineuse ou un mélange de plusieurs espèces : quelle que soit la stratégie, il faut choisir les bons fourrages. Vitesse d'installation, productivité, concurrence, pousse estivale... : beaucoup de critères sont à prendre en compte. Et une fois les espèces et variétés choisies, attention aux poids des semences qui peuvent vous induire en erreur.
Des jours qui rallongent, un sol qui se ressuie, le soleil qui revient… Les premiers semis de prairies arriveront avec le printemps. En attendant, il faut penser au choix des espèces et des variétés. Le Gnis rappelle les 6 questions à se poser :
– Dans quel type de sol va-t-on semer la nouvelle prairie ?
– Pour quel objectif d’utilisation ?
– Pour quelle période de l’année ?
– Pour combien d’années ?
– Pour quels types d’animaux ?
– Et enfin, avec quelles contraintes climatiques ?
Le site du Gnis dédié aux prairies permet d’ailleurs de choisir les bonnes espèces en fonction de ces 6 questions et le site du Herbe-book permet quant à lui de choisir les variétés les mieux adaptées.
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Une ou deux espèces ou un mélange de graminées/légumineuses
N’utiliser qu’une seule espèce facilite la conduite (maitrise des stades physiologiques, conduite, fertilisation, dates de récolte ou de pâturage) mais dès qu’un facteur limitant se présente, la production pourrait baisser, voire s’arrêter.
Associer une graminée avec une légumineuse assure une certaine complémentarité dans le temps ; la légumineuse étant surtout estivale, la graminée printanière et automnale. Autre avantage non négligeable : la fixation de l’azote par la légumineuse qui profite à toute la flore.
Troisième solution : le mélange de plusieurs espèces. Attention cependant : pas plus de 6 espèces et 8 constituants, et pas moins de 5 % par constituant. Il convient aussi de rechercher la complémentarité entre les espèces : lors de l’implantation, certaines sont plus rapides à s’installer, comme le ray-grass hybride, d’autres vont davantage s’exprimer en fin de saison alors que d’autres encore vont être surtout présentes à partir de la deuxième année. L’AFPF publie le tableau d’information ci-dessous sur le comportement des plantes au cœur d’un mélange :
9 : rapide/fort 1 : lent(e)/faible |
Vitesse d’installation |
Concurrence au printemps* |
Pousse estivale |
Productivité après 3 ans |
Ray-grass hybride** |
9 |
9 |
1 |
1 |
Ray-grass anglais |
8 |
3-7 |
1 |
3 |
Dactyle |
5 |
8 |
8 |
9 |
Fétuque élevée |
3 |
7 |
8 |
9 |
Fétuque des près |
3 |
4 |
5 |
3-5 |
Fléole des près |
1 |
3-4 |
4 |
5 |
Trèfle blanc |
5 |
3-4 |
3-4 |
4-6 |
Trèfle violet** |
7 |
6 |
6 |
1 |
Luzerne |
4 |
3-6 |
9 |
7 |
* : pouvoir de concurrence au printemps : précocité, au démarrage, port de plante et vitesse de croissance.
** : espèce de moyenne durée (3 ans) pouvant présenter un intérêt dans la phase d’installation des mélanges de longue durée. Des espèces de plus courte durée, telles le ray-grass italien ou les céréales par exemple, peuvent également être utilisées en tant que plantes-abri au cours des premiers mois de la prairie. En fonction de ce tableau l’éleveur estimera quelle proportion de chaque plante il souhaite.
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En mélange, attention au PMG !
Dans un mélange, la proportion de plante ne correspond pas à la proportion du poids de semence car toutes les graines n’ont pas le même poids. La graine de fléole est 5 fois plus légère que la graine de ray-grass anglais, par exemple.
Objectif à retenir : 1 000 graines/m2.
Espèce |
PMG (poids de 1 000 grains) |
Brôme cathartique |
5,35 |
Brôme sitchensis |
8,2 |
Dactyle |
0,88 |
Fétuque élevée |
2,38 |
Fétuque des près |
2,03 |
Festulolium |
0,4 |
RGA diploïde |
1,96 |
RGA tétraploïde |
2,84 |
RGI et RGH diploïde |
2,61 |
RGI et RGH tétraploïde |
4,3 |
Luzerne |
2,03 |
Trèfle violet diploïde |
1,86 |
Trèfle violet tétraploïde |
2,87 |
Trèfle blanc |
0,62 |
Sainfoin décortiqué |
21,74 |
Trèfle hybride |
0,67 |
Lotier corniculé |
1,18 |
Trèfle incarnat |
4,06 |
Fléole |
0,4 |
Et l’entretien des prairies implantées ?
Pour ce qui est des prairies déjà en place, c’est maintenant qu’il faut les entretenir. Au printemps, il sera trop tard ! L’interprofession des semences et plants rappelle : « C’est pendant le repos végétatif qu’il faut observer les parcelles et agir pour la prochaine saison. »
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Chez Antoine en Normandie, l’heure est au hersage des prairies pour préparer la mise à l’herbe. « J’ai épandu du fumier il y a un mois et les vers de terre ont très bien fait leur travail. En revanche, il reste de grosses mottes par endroit donc je vais passer un coup de herse de prairie. » Il partage sa technique dans une nouvelle vidéo postée sur sa chaine Youtube :