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Entretien des prairies

Agir en fin d’hiver pour bien amorcer le printemps


Alimentation et fourrages le 15/02/2018 à 11:48
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En fin d'hiver, il est déjà temps de penser à la future saison de pâturage. Un entretien mécanique peut alors s'avérer nécessaire, la date de fertilisation azotée est à ne pas manquer et le déprimage est à réfléchir puisqu'il offrira une productivité supplémentaire.

Les jours rallongent et la fin de l’hiver approche. L’occasion de faire un tour dans les prairies pour préparer l’arrivée du printemps. Au programme : entretien mécanique si nécessaire, fertilisation organique ou minérale puis déjà les premiers déprimages.

Les avis divergent quant au passage d’un outil sur prairie en fin d’hiver. Arvalis a d’ailleurs réalisé une étude sur sa station expérimentale de St Hilaire entre 2007 et 2011 pour clore le débat. Leur conclusion est plutôt claire : l’aération des prairies (par hersage ou par utilisation d’un outil profond) n’augmente pas le rendement de celles-ci et conduit même à sa diminution dans le pire des cas.

Il est alors primordial de diagnostiquer l’état d’une prairie avant d’agir. L’ébousage de fin d’hiver, moins invasif que l’aération, permet de répartir les éléments minéraux et organiques. Il permet également de limiter les refus au printemps. Quant au hersage, on peut l’envisager seulement si la prairie est infestée de taupinières ou si elle a subi des dégâts de sangliers. L’aération du sol crée des zones nues qui laissent ensuite la place aux adventices ou à la mousse. Cependant, c’est une bonne technique si l’objectif est de sursemer derrière (il faut dans ce cas envisager le sursemis entre le 15 mars et le 15 avril).

Pour la fertilisation organique de fin d’hiver, le Réseau agriculture durable conseille d’épandre un fumier ou compost jeune pour maximiser l’effet « coup de fouet » sur la prairie. Le lisier pourra, quant à lui, être épandu après le déprimage.

Concernant la fertilisation azotée sous forme minérale, les premiers apports ont déjà débuté. Ils sont primordiaux pour assurer un rendement suffisant grâce au nombre de talles produites par la plante. Selon la Chambre d’agriculture de Haute-Loire, respecter la date optimale du premier apport d’azote permet de récolter tôt. Pour connaitre cette date optimale, on peut se référer à l’outil Date N’Prairie qui prend en compte la localisation de la parcelle et la somme des températures depuis le 1er janvier. Selon la date annoncée, ce premier apport peut être couplé avec celui sur céréales.

La dose d’azote dépend du potentiel de rendement de la prairie, de la pratique envisagée, des espèces et associations en place. Néanmoins, quelle que soit la dose, il vaudra mieux fractionner les apports pour éviter les pertes et ainsi étaler la pousse de l’herbe.

Nombreux sont ceux qui profitent de l’hiver pour ré-agencer leurs prairies et vérifier l’état des clôtures. Une fois ce travail fait, il ne reste plus qu’à surveiller la date optimale pour lancer le déprimage. Le Gnis le rappelle tous les ans, cette pratique assure un bon démarrage des prairies. La stimulation des plantes les fait taller et les rend donc plus productives. L’herbe occupe ainsi de plus en plus d’espace en étouffant les dicotylédones indésirables.

La mise en place du déprimage nécessite quelques réglages : il faut veiller à ce que le sol soit suffisamment portant, vérifier les prévisions météorologiques avant la sortie des animaux pour éviter qu’ils ne « labourent » la parcelle au bout de quelques heures seulement à cause d’une grosse averse. Il faut également faire tourner les animaux sur les parcelles pour ne pas surpâturer les jeunes pousses. Enfin, il vaut mieux réaliser une transition alimentaire correcte pour ne pas dérégler trop brutalement la flore intestinale des animaux et craindre de voir apparaitre des cas d’entérotoxémie : la mort brutale des bovins.