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En allaitant

Diminuer l’apport protéique des vaches gestantes en hiver


TNC le 26/01/2022 à 06:02
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Les animaux à faibles besoins, comme les mères gestantes, permettent de valoriser des fourrages à faible valeur énergétique (© Ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou)

Un déficit en azote sur la période hivernale est tolérable par les mères gestantes. En plus de permettre une réduction des coûts de production, la diminution de l'apport protéique n’altère pas les performances du couple mère veau.

Les expérimentations menées par la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou entre 2017 et 2019 cherchaient à vérifier si les vaches gestantes en vêlage de printemps pouvaient tolérer un déficit protéique durant la période hivernale, tant pour des raisons de simplification de la ration, que dans une optique de réduction des coûts.

Deux régimes ont été testés pour la ration des limousines gestantes. Le premier, constitué de  foin de faible qualité à volonté (entre 0,60 et 0,65 UFL, avec valeur azotée inférieure à 45 PDIN), et le second d’un apport de foin rationné et de féverole. « L’objectif était de voir si la vache pouvait tolérer ce déficit protéique sans engendrer de dysfonctionnement du rumen », explique Julien Fortin, responsable de la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou à l’occasion du Tech Elevage 2021.

Pas d’impact sur la croissance des veaux 

Le régime hivernal semble sans impact sur les performances du couple mère-veau. Les poids à la naissance ont été similaires au sein des deux lots, et les conditions de naissance étaient comparables. Les qualités de colostrum sont également équivalentes. Les deux lots présentent des colostrums avec des taux d’IgG proches, ainsi que des valeurs énergétiques similaires. « L’étude a souligné que le principal facteur influençant la qualité du colostrum était la parité. Des vaches qui sont au quatrième, cinquième ou sixième vêlage présentent des colostrums de meilleur qualité, tant concernant la matière protéique que sur les IgG. »

Les vêlages ayant lieu au printemps, les veaux sont rapidement conduits au pâturage. « Les animaux pâturent sur des prairies à flore variée, en pâturage tournant, sans complémentation. Cette pratique peut éventuellement gommer certains arrières-effets des régimes hivernaux. »

Pas d’impact sur les performances de reproduction des mères

Lors de la mise à la reproduction, on constate 83 % de gestation pour le lot foin, avec un taux de vêlage de 83 %, et un taux de gestation de 74 % pour le lot foin + féverole, avec un taux de vêlage de 68 %.

Accepter une légère diminution de la note d’état corporel

Un déficit en azote semble donc tolérable sur des animaux à faibles besoins, mais doit être compensé par une bonne conduite alimentaire post-vêlage. La ration constituée de  foin de faible qualité, pouvait laisser craindre de piètres performances : pour 7 UFL consommés, l’apport protéique était de 418 PDIN, soit un rapport microbien de – 40 PDI/UFL. « Nous pouvons émettre l’hypothèse que les bovins recyclent de l’urée endogène pour assurer un bon fonctionnement ruminal. Certains animaux ont perdu jusqu’à 0,2 point de note d’état, sans conséquences sur les performances zootechniques. Dès que la vache a vêlé, elle part au pâturage, ce qui lui permet d’avoir une ressource énergétique de qualité. »

Les essais se poursuivent à la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou :