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Conseil de nutritionniste

Les 10 points clés pour réussir sa ration


TNC le 26/10/2020 à 06:01
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Analyser ses fourrages, choisir les bons compléments, calculer la ration, la mélanger correctement et la distribuer de façon homogène... Voilà quelques points essentiels pour l'alimentation du troupeau laitier ou allaitant. Le nutritionniste Yan Mathioux liste ce qui sont pour lui les 10 points clés pour réussir sa ration.

Ayant déjà calculé un grand nombre de rations tant en bovin viande qu’en vaches laitières, le nutritionniste Yan Mathioux rappelle : « La ration calculée doit être celle réellement distribuée, ingérée puis valorisée. » Il liste alors les 10 facteurs clés de réussite pour un bon mélange :

1. 100 % des fourrages analysés
Là-dessus, il recommande plutôt l’analyse sur du fermenté plutôt que du vert pour plus de précisions, sauf dans les cas où le nouveau silo est ouvert rapidement.

2. Choisir les bons ingrédients
Une fois les analyses de fourrages réalisées, il faut trouver les compléments qui s’y combinent le mieux, surtout pour l’énergie. « Typiquement, avec un ensilage de maïs très sec avec un amidon plutôt avancé, on va mettre une céréale rapide car ça va bien s’emboîter », explique-t-il.

3. Calculer juste, efficace et réaliste
« On essaie ensuite de faire un calcul de ration juste et efficace, mais surtout réaliste par rapport aux capacités du troupeau mais aussi du fourrage disponible. » Le tout en surveillant l’état des bouses pour ajuster si besoin.

4. Peser les ingrédientsPoint essentiel : la pesée.
Et pour ceux qui ne sont pas équipés, Yan Mathioux recommande le test suivant : « Avec un grand sac de course et un peson, on pèse la part au niveau d’un cornadis au moment de la distribution, afin d’évaluer à peu près la quantité de fourrages mis à disposition par vache. »

5. Gérer l’ordre d’incorporation des aliments
« Si c’est dans une mélangeuse, on garde en tête l’ordre suivant : fourrage long, concentré puis ensilage d’herbe et ensilage de maïs. Si on est en désileuse, on va d’abord dérouler le foin en laissant les vaches bloquées aux cornadis 1 heure environ et ensuite on pose les fourrages puis le concentré. »

6. Une bonne conservation des fourrages
Le fourrage doit être appétent pour que les vaches le mangent dans de bonnes conditions. On peut ajouter un peu de mélasse à la ration si ça manque d’appétence.

En revanche, en cas de problèmes de conservation, notamment d’un silo qui chauffe, le nutritionniste recommande d’appliquer de l’acide propionique sur le front d’attaque, voire -si le problème persiste d’années en années sur le silo d’été- d’investir sur du long terme dans un conservateur d’ensilage.

7. Une ration ni trop sèche ni trop humide
Plus facile à faire à la mélangeuse qu’à la désileuse : la ration ne doit être ni trop sèche (pour éviter le tri), ni trop humide (qui fait chuter l’ingestion et peut causer des problèmes de conservation).

8. Des fibres de qualité et suffisamment coupées
La fibre doit être de bonne qualité, et si possible coupée par la mélangeuse pour limiter le tri. Le tout sans passer sous la barre des 4 cm de long pour éviter de la transformer en bouillie.

9. Une distribution homogène
La ration doit être la même qu’on soit au début, au milieu ou à la fin de l’auge. « C’est le problème classique des mélangeuses surchargées. On a une ration à 16 points de protéines d’un bout de la stabulation et à 10 de l’autre. »

Pour le vérifier, le nutritionniste a une astuce : « Je mets 2 paquets de fraises Tagada dans la mélangeuse au moment où on met les concentrés, puis je regarde au cornadis si on retrouve ces fraises à peu près à chaque place. »

Retrouvez aussi : Investir dans une mélangeuse : oui mais quel modèle ?

10. Maîtriser les refus
Attention aux refus ! Il ne doivent pas dépasser 5 %, voire moins avec les nouveaux outils qui repoussent la ration automatiquement. D’ailleurs, le nutritionniste estime que 3 passages quotidiens pour repousser le fourrage suffisent.

Pour les éleveurs équipés de robot repousse fourrage, il conseille de programmer des passages à 2 h et 4-5 h du matin. « Pour ceux qui ont en plus un robot de traite, ça va permettre de lisser aussi la fréquentation au robot. »

Pour aller plus loin : Robot d’alimentation : quel impact sur la production et le comportement des animaux ?