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Génomie

Des coûts divisés par 4 en 10 ans mais pour quels gains ?


TNC le 21/10/2020 à 06:02
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Voilà maintenant 10 ans qu'Évolution pratique le génotypage en élevage. D'une technologie complexe, c'est devenu un véritable outil de pilotage du troupeau. Alors quel intérêt ? Quel coût ? Pour quels gains ? Jean-Christophe Boittin de la coopérative répond à ces questions.

La coopérative Évolution XY fête cette année ses 10 ans de génotypage. « Cette technologie valorise la connaissance du génome en médecine humaine », rappelle Jean-Christophe Boittin, responsable pôle diffusion génétique pour Évolution. « En France, 300 000 animaux sont génotypés chaque année et 3 millions par an au niveau mondial. »

La génomie est devenue aujourd’hui un véritable outil de pilotage en élevage. « Sur un jeune animal, on parvient à évaluer son potentiel technique et économique par rapport à ses caractéristiques génétiques. Cela donne accès à des schémas de sélection très complets et à un bon pilotage des femelles. »

2 outils : la Semence sexée et le coproduit viande

« Grâce au génotypage, on identifie les animaux qui répondent le mieux aux objectifs de l’élevage. Ce sont eux qu’on favorise pour le renouvellement, grâce notamment à la semence sexée. Pour les moins bonnes femelles (autrement dit celles qui ne correspondent pas aux objectifs de l’élevage), on les valorise alors plutôt via la production de coproduit viande. »

Sur le même sujet : Bien calculer son besoin en renouvellement pour ne pas pousser trop de vaches à la réforme

Combien ça coûte le génotypage en élevage ?

« Les coûts ont été divisés par 4 depuis 10 ans, explique Jean-Christophe Boittin. Un éleveur de 100 vaches dépensera aujourd’hui environ 1 200 € pour génotyper son troupeau, soit un investissement total de 2000 € (comprenant génotypage + semences sexées). Et son retour sur investissement sera bien supérieur, il peut dépasser les 10 000 €. Ce gain passe pour moitié par le coproduit viande généré par les femelles de moindre intérêt, et pour le reste par le progrès génétique sur la génération suivante, qui sera plus efficace, plus résistante, plus productive en lait et/ou en taux… »

Les bénéfices génétiques sont alors visibles au bout d’une à deux générations. « Les éleveurs qui se sont lancés il y a 10 ans ont déjà fait un bout de chemin. L’un de nos élevages a gagné 7 points d’ISU sur son troupeau et + 35 €/VL/an en termes d’efficience économique du troupeau. Pour un autre, en 7 ans, c’est + 1 point de TP et + 1,5 point de TB ; au niveau de la paie de lait, ça se chiffre ! »

Ne Se fier qu’à la génomie : un risque ?

« Dans la sélection génétique via le génotypage, on n’a jamais une connaissance absolue, reconnaît l’expert, mais on a une précision deux fois plus importante, et sur deux fois plus de caractères que dans une sélection classique. »

Pour lui, pas de risque de passer à côté d’animaux au potentiel intéressant : « On a beaucoup plus de possibilités pour identifier des animaux d’intérêt, et même sur des nouveaux postes sur lesquels on ne se penchait pas avant, avec de nouveaux index comme l’acétonémie, la santé du pied, la durée gestation, ou encore l’efficience alimentaire. »

Pour en savoir plus : Santé du pied, durée de gestation, homogénéité de descendance, efficience alimentaire : les nouveaux index d’Évolution