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Crise laitière en Europe

« Le programme de réduction des volumes a fait ses preuves », estime l’EMB


Élevages bovins lait et viande le 03/04/2017 à 16:25
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Le dispositif européen incitant financièrement les producteurs de lait à réduire leurs volumes cet hiver a offert au secteur des résultats « très positifs », selon l’European Milk Board. L’organisation exige que ce plan mis en place à l’automne 2016 soit intégré « dans un mécanisme de crise permanent ».

A l’occasion de son assemblée générale, qui se tenait le 30 mars 2017 à Bruxelles, l’EMB (European Milk Board), a insisté sur l’intérêt du dispositif de réduction de la production pour endiguer la crise laitière qui sévit depuis deux ans en Europe. « La renonciation volontaire aux livraisons est un instrument crucial pour l’avenir selon les producteurs de lait de l’ensemble de l’Europe qui exigent son intégration dans un mécanisme de crise permanent. »

Selon les producteurs de lait des 16 fédérations européennes membres de l’EMB, « les résultats obtenus grâce au programme de réduction des volumes sont très positifs. »

L’organisation estiment positifs ces résultats pour deux raisons : l’effet sur les prix du lait, et l’adhésion massive des producteurs de lait.

« La réduction volontaire des volumes, mise en œuvre d’octobre à décembre 2016, a eu un effet direct sur le prix de lait », a expliqué Romuald Schaber, président du l’European Milk Board. « Au sein de l’UE, le prix moyen versé au producteur était de 25 cents par litre avant l’activation du programme, il s’élève à plus de 33 cents à l’heure actuelle », relève l’organisation. « Ceci montre clairement que la renonciation volontaire aux livraisons peut rétablir l’équilibre sur le marché du lait. Elle doit devenir un instrument régulier et jouer un rôle essentiel dans le secteur tout comme le plafonnement des volumes. »

Autre point positif, selon l’EMB : « le taux de participation élevé au programme de réduction des volumes ». « Dans des pays où la production de lait est précisément importante tels que l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Irlande et les Pays-Bas, de nombreux agriculteurs ont réduit leur production. » « Les producteurs de lait sont prêts à fermer quelque peu le robinet de lait, même si certains gouvernements ne le reconnaissent pas volontiers », a expliqué Sieta van Keimpema, vice-présidente de l’EMB.

Mais l’organisation reste inquiète. « La tension est néanmoins palpable chez les producteurs de lait européens. Certes, les prix se sont améliorés, mais la reprise pourrait être de courte durée si un mécanisme de crise global n’est pas mis en place ».

« La hausse de production attendue au cours des prochains mois pend comme une épée de Damoclès au-dessus de nos exploitations », estime Romuald Schaber. « Le lait en poudre stocké dans le cadre de l’intervention ne peut dès lors en aucun cas être mis sur le marché maintenant, ni vendu plus tard à un prix en deçà des coûts de production », poursuit-il.

L’EMB réclame toujours la « mise en place rapide d’un cadre législatif dans la Pac permettant la création d’un instrument de gestion de crise », à l’instar du « programme de responsabilisation face au marché » que l’organisation défend depuis plusieurs années.