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Mammites

« Il faut proposer un accompagnement innovant aux éleveurs »


TNC le 13/12/2018 à 14:52
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Afin de réduire l’utilisation d’antibiotiques en élevage laitier, l’Institut de l’élevage a piloté durant trois ans le projet RedAB visant à évaluer l’efficacité d’un accompagnement des éleveurs spécifiquement dédié (formations en salle mais aussi à distance et visites d’élevage). Cette technique a alors permis de réduire l’utilisation des antibiotiques chez les éleveurs testés. Marylise Le Guénic de la chambre d’agriculture de Bretagne témoignait aux 3R : « l’apport de connaissances, les échanges entre éleveurs et les appuis techniques constituent une formule qui marche. Preuve que les contacts humains restent essentiels ! »

Dans l’objectif d’accompagner les éleveurs laitiers à réduire l’usage des antibiotiques (dans le cadre du plan EcoAntibio2017), plusieurs professionnels de la filière se sont mobilisés pour constituer le projet RedAB (rationalisation de l’usage d’antibiotiques en élevage bovin). Cela passe notamment par du conseil et de la formation pour promouvoir le recours au traitement sélectif au tarissement et pour mieux appréhender la mammite clinique en lactation.

L’efficacité passe par de l’accompagnement et du conseil

Pour évaluer l’efficacité de cet accompagnement, 33 éleveurs de Normandie et de Bretagne ont participé à l’étude. Ils ont alors suivi une journée de formation en salle, des formations à distance grâce à la constitution des classes virtuelles, et ont bénéficié d’un accompagnement individuel sur une année par un conseiller. Cette méthodologie semble avoir porté ses fruits : les éleveurs ont réduit leur utilisation d’antibiotiques pour le traitement des mammites. En effet, une vache recevait en moyenne 3,1 jours de traitement/an avant la mise en place du projet contre 2,6 jours à la fin du projet.

Les participants mettent en avant « une amélioration de leurs connaissances sur les mammites et leur traitement ». La majorité des éleveurs ont apprécié la méthode de formation qui se prêtait bien à leur organisation (notamment les classes virtuelles). En revanche, la technologie reste un frein : certains ont eu des problèmes de connexion ou d’utilisation du logiciel.

Sensibiliser, concerter, former et faire de l’appui technique

Marylise Le Guénic, de la Chambre d’agriculture de Bretagne, présentait ce projet aux journées 3R. Selon elle, « il faut proposer un accompagnement innovant aux éleveurs. Il faut d’abord revenir sur des connaissances générales avec des formations participatives en salle, balayer certains aspects plus finement par le biais des classes virtuelles puis mettre en pratique et cela passe par des visites de suivi d’un conseiller dans les fermes. » Elle affirme notamment : « Il faut sensibiliser les éleveurs, les faire se concerter, les former et poursuivre le tout avec des appuis techniques. Le changement est un processus complexe qui prend du temps. Les contacts humains restent essentiels ! »

N.B. : Article suite à la présentation du projet aux 3R (rencontres recherches ruminants) du 6 décembre 2018