Accéder au contenu principal

sommaire

Sommaire du dossier

Dossier : Maladie hémorragique épizootique (MHE)

précédent

10/20

articles

suivant

Santé animale

La MHE s'étend à grande vitesse en France, deux foyers suisse infirmés


AFP le 25/10/2023 à 18:Oct
cow-g6ed80e0a5_1280

(©Getty Images)

La maladie hémorragique épizootique (MHE), qui affecte principalement les bovins, s'étend en France, avec « près de 1 200 » foyers recensés dans des élevages et nécessitera de « repenser le système sanitaire » dans le contexte du changement climatique, a déclaré mercredi le ministre de l'agriculture.

« Nos éleveurs sont confrontés pour la première fois à ce virus MHE », détecté le 19 septembre avec trois cas en Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées, a indiqué Marc Fesneau, lors de la session de questions au gouvernement au Sénat. « Cette situation de crise s’aggrave. Nous sommes passés de 39 foyers recensés le 29 septembre à près de 1 200 le 20 octobre », a-t-il ajouté.

Selon le dernier bilan publié sur le site du ministère, à la date du 20 octobre, 1 194 foyers de MHE, qui n’infecte pas les humains, ont été recensés dans les huit départements suivants : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Landes, Ariège, Aude et Tarn.

La maladie, transmise par des moucherons piqueurs, affecte surtout les cervidés et les bovins. La grande majorité des foyers est concentrée dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

La progression de l’épizootie, fulgurante, a des conséquences limitées, du fait de la faible mortalité des animaux touchés et de récents accords permettant la reprise de l’exportation des bovins vers les principaux partenaires commerciaux de la France, l’Italie et l’Espagne.

M. Fesneau a souligné que sa priorité avait été « d’entrer en discussion avec les pays principaux en termes d’exportation » avec lesquels la situation a été « débloquée » à « 95 % » pour les exportations françaises.

« Effet du dérèglement climatique »

Il a indiqué que les conséquences économiques pour les éleveurs, dues « aux frais vétérinaires, aux pertes liées à la morbidité et aux déficits de production », étaient en cours d’évaluation avant d’envisager d’éventuelles aides.

« Cet épisode montre que nous avons besoin de repenser le financement du sanitaire en France. La MHE est un effet du dérèglement climatique : c’était au sud et ça monte au nord », a-t-il affirmé, soulignant que « repenser le système sanitaire et son financement » relevait d’« un travail de moyen et long terme ».

Dans les élevages infectés, « le nombre d’animaux atteint est inférieur à 3 %. La mortalité constatée reste par ailleurs très faible (inférieure à 0,1 %) » et « les soins mis en oeuvre permettent dans la quasi-totalité des cas une guérison des animaux malades en quelques jours », selon le ministère.

Conformément aux règles européennes, les autorités françaises ont restreint la sortie des vaches, chèvres et moutons situés dans un rayon de 150 kilomètres autour des élevages infectés. Les exportations restent quant à elles soumises aux conditions sanitaires fixées par chaque État.

Par ailleurs, le ministère de l’agriculture, qui avait relayé la notification par la Suisse de deux foyers de MHE dans les cantons de Berne et du Jura, indique que « ces deux foyers ont été infirmés le 24 octobre par les autorités suisses, permettant de lever immédiatement les mesures prises côté français » – essentiellement des mesures de désinsectisation et de dépistage systématiques dans certaines parties des départements français limitrophes.

Les articles du dossier