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Bilan météo

Record de douceur pour l’hiver 2019-2020


TNC le 10/03/2020 à 11:01
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Cet hiver a été marqué par un record de douceur. Il a été bien arrosé surtout au nord et plutôt lumineux. (©Pixabay)

Ce n’est pas une grosse surprise, l’hiver 2019-2020 a dépassé tous ses prédécesseurs en termes de douceur depuis les premiers relevés météorologiques en France, hiver clos par un mois de février très printanier. Frédéric Decker, météorologue à MeteoNews, dresse le bilan climatologique de février et de l’hiver.

Février 2020 aura été exceptionnellement doux. Aucune incursion froide au cours de ce mois d’hiver en France ! Au contraire, des records sont tombés notamment en nombre de nuits avec 10 degrés ou plus : 5 à Paris, plus que les 3 jours record des mois de février 2002 et 2017 depuis l’ouverture de la station de Montsouris en 1873. Toutefois, en considérant les relevés anciens de l’observatoire de Paris, moins fiables, février 1767 aurait également connu cinq nuits à plus de 10 degrés de minimum.

Avec une moyenne nationale de 9,2 degrés, février 2020 se place en deuxième position derrière l’exceptionnel février 1990 et ses 9,9 degrés. Cette moyenne de 9,2 degrés atteinte cette année dépasse la normale d’un mois de mars de 0,8 degré… et 3,5 degrés de plus qu’un mois de février « normal ».

Si les gelées ont été rares, quelques-unes ont pu se produire notamment les 6 et 7. Alors que les mois de février 1961 et 1990 n’avaient pas vu la moindre gelée dans de nombreuses régions.

Le minimum absolu en plaine a été atteint le 6 à Romorantin avec – 5,1 degrés. De nombreux records de chaleur sont tombés en tout début de mois dans le sud-ouest puis près de la Méditerranée le 24 avec des pointes à plus de 25 degrés, et parfois le premier jour de chaleur le plus précoce. C’est à Alistro, en Corse, qu’il a fait le plus chaud en valeur absolue avec 27,8 degrés le 11.

Les températures moyennes en hiver en France. (©MeteoNews)

Hiver record

Les trois mois d’hiver ont été excédentaires en température moyenne, plus particulièrement décembre et février. Janvier aura connu une courte période modérément froide et un peu moins d’épisodes très doux. La moyenne saisonnière nationale atteint 8,0 degrés, battant les 7,9 degrés de l’hiver 2015-2016. Cette valeur se situe 2,4 degrés au-dessus de la normale 1991-2010.

À noter que la nouvelle normale 1991-2020 a gagné 0,3 degré, passant de 5,6 à 5,9 degrés. L’hiver a même gagné 1,7 degré par rapport à la période 1951-80 ! Un réchauffement climatique marqué et rapide, confirmé par ces chiffres impressionnants.

De l’eau

Après un dernier trimestre 2019 particulièrement arrosé, janvier a marqué une pause avec des précipitations déficitaires. Mais février a vu le retour de conditions plus perturbées et donc de la pluie, en particulier sur la moitié nord où les quantités de précipitations ont été importantes avec par exemple 139 mm à Abbeville et 189 mm à Brest. Mais le record du mois appartient à Erneville, dans la Meuse, avec 221 mm !

À l’inverse, Nice n’a pas reçu de pluie mesurable : 0 pointé ! Seules quelques gouttes sont tombées les 16, 17, 27 et 29. La France a reçu en moyenne 66 mm dans le mois, c’est un peu plus que la normale 1981-2010 qui s’élève à 55 mm, soit un excédent de 20 %. Sur les trois mois d’hiver, notre pays a reçu 207 mm de précipitations. C’est à peine pus que la normale qui est de 199 mm. L’écart à la normale est donc très faible, de + 4 %.

Les pluies régulières ont toutefois fait suite à une fin d’année 2019 très arrosée, permettant ainsi la poursuite de la recharge des nappes phréatiques sur l’ensemble du pays, celles-ci affichant désormais des niveaux élevés, en particulier du Centre au sud-ouest jusqu’en Corse. Pas d’inquiétude de sécheresse profonde pour ce premier semestre 2020.

Lire aussi : Avec la pluie, les agriculteurs saturent autant que leurs sols !

Perturbé mais lumineux

Les dépressions n’auront pas eu raison de l’ensoleillement du mois de février, faiblement excédentaire sur la France, comme lors des deux mois précédents. L’astre du jour a en effet brillé durant 114 heures dans le mois en moyenne nationale, chiffre légèrement supérieur à la normale de 109 heures (+ 5 heures). C’est au Touquet que le soleil a été le plus avare en rayons, seulement 54 heures de présence. À l’inverse, Bastia a mesuré 217 heures d’heures ensoleillées ! Les 323 heures de soleil de moyenne nationale sur l’ensemble de l’hiver dépassent la normale qui est de 274 heures,  excédent de 18 % tout de même. Décembre et janvier ont en effet été bien lumineux. Nous restons loin du record de l’hiver 1948-49 et ses 363 heures.

Du vent

Ce troisième mois d’hiver a été marqué par une succession de coups de vent et rafales tempétueuses. Le nombre de jours de vent fort (plus de 58 km/h) et violent (plus de 80 km/h) est deux à quatre fois plus nombreux que la normale, une quinzaine de jours de vent fort en Ile-de-France par exemple ! Une fréquence qui rivalise et bat parfois le mois de février 1990 très violent. En rafales maximales en revanche, on en est resté loin, fort heureusement. Une violente tempête avait notamment traversé le tiers nord du pays le 3 février 1990 avec des rafales approchant 160 km/h dans l’Essonne, à Brétigny-sur-Orge.

Et il faut voir le bon côté des choses : cet hiver très ventilé nous aura permis de respirer un air de bonne qualité la majeure partie de l’hiver.

Un hiver record de douceur, bien arrosé surtout au nord, plutôt lumineux. Il a permis de recharger très largement pour ne pas dire « à fond » les nappes d’eau souterraine. Ce qui est une bonne nouvelle. Les périodes de sécheresse de 2017, 2018 et 2019 semblent loin.

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