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Sécheresse

La pluie manque dans plusieurs régions, les agriculteurs s’inquiètent


AFP le 17/07/2019 à 14:12
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La France souffre d'un manque de pluie sur une très grande partie du pays, 61 départements sont en crise, en particulier la Creuse, et le monde agricole s'inquiète.

« Depuis juillet 2018, la pluviométrie sur la France est marquée par un déficit qui perdure notamment sur les régions du Grand-Est, de la Bourgogne-Franche-Comté ainsi qu’en Auvergne », fait valoir Météo-France. « Au mois de juin, les précipitations, encore déficitaires sur le Nord-Est, l’Occitanie, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse, ont été en revanche fréquentes et abondantes sur l’ouest du pays ». Cette année, « du 1er au 10 juillet, les pluies ont été quasi absentes sur la moitié nord », poursuit Météo-France, alors que des orages ont touché les régions des Pyrénées au sud du Massif central ainsi que localement en région Paca et sur le nord de la Corse. « Certaines villes dans le Nord n’ont eu aucune goutte de pluie depuis le début de l’été le 21 juin », déclare à l’AFP Patrick Galois, prévisionniste chez Météo-France. Il n’y a eu « aucune goutte d’eau à Paris, ce qui n’est jamais arrivé, entre le 21 juin et le 15 juillet ».

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Si l’humidité des sols superficiels était proche de la normale jusqu’à juin, la canicule fin juin a contribué à assécher les sols. Depuis, « on reste dans des températures relativement élevées avec du vent, ce qui favorise l’ évapo-transpiration », explique le prévisionniste. Selon l’indicateur de sécheresse de Météo-France, calculé depuis 1958, « on est en septième position des années les plus sèches », après des années de sécheresse historiques comme 1976 et 2003.

Sur les réseaux sociaux, les agriculteurs partagent leurs inquiétudes :

« Un vrai problème »

Aucun changement notable n’est attendu dans les jours à venir, hormis une «  petite dégradation dans la journée de jeudi avec possibilité de quelques pluies mais faibles dans une petite moitié Nord », précise Patrick Galois. À partir de dimanche, le beau temps devrait régner sur l’ensemble de l’Hexagone, avec des températures élevées, poursuit-il. Concernant les nappes souterraines, au 1er juillet, à l’exception de la Corse, mieux lotie, les niveaux des nappes « se situ(aient) généralement autour ou en-dessous des niveaux moyens des mois de juin », selon le dernier bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Ces niveaux traduisent une recharge des nappes 2018-2019 peu abondante, du fait des précipitations faibles et parfois tardives durant l’automne et l’hiver.

Situation des nappes d’eau souterraines au 1er juillet 2019. Cliquez ici pour afficher la carte complète.  (©BRGM)

Face au manque d’eau, 61 départements connaissent des restrictions à divers degrés. Certains départements sont partiellement en situation de crise, comme la Vendée, l’Indre ou le Cher et même entière pour la Creuse. Dans ce cas, l’eau ne peut être prélevée que les « usages prioritaires » (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) mais arrêtés pour le reste, même pour l’agriculture.

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« Nous avons un vrai problème de ressources d’eau », a dit mardi le ministre de l’agriculture Didier Guillaume sur RTL, plaidant pour la création de « retenues d’eau ». Des demandes d’agriculteurs de stocker l’eau pendant l’hiver se heurtent parfois à l’opposition d’associations environnementales, qui prônent une adaptation des pratiques agricoles au réchauffement climatique et des cultures moins gourmandes en eau. Il existe une «  inquiétude majeure sur de nombreuses régions », avec une « nécessité d’avoir des pluies dans les dix jours qui viennent, chose qui n’est pas tout à fait au rendez-vous dans la météo », renchérit Matthieu Çaldumbide, directeur adjoint de l’Association générale des producteurs de maïs.

Il y a plusieurs types de sécheresse, rappelle Météo-France : « la sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations », « la sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation » et « la sécheresse hydrologique (qui) se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas ».

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