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Campagne 2019/2020

Des semis de céréales d’hiver encore non réalisés : quelles décisions prendre ?


TNC le 13/01/2020 à 09:40
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Semis de céréales d'hiver

En raison des fortes précipitations de l'automne et du début de l'hiver, les chantiers de semis de céréales d'hiver ont pris beaucoup de retard cette campagne, entraînant souvent des problèmes de levée. Nombreux sont les agriculteurs aussi à n'avoir pas pu emblaver toute leur sole de céréales d'hiver. Si pour certaines régions, semer une céréale d'hiver est désormais inenvisageable, la question mérite encore d'être posée pour d'autres.

« La décision finale doit être un compromis entre potentiel de l’espèce sur la parcelle à la date de semis envisagée, marge économique accessible et maintien d’un équilibre dans l’assolement », explique Arvalis-Institut du végétal.

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« Bien évaluer l’intérêt technico-économique de produire une céréale à paille »

« À partir de début janvier, le potentiel de rendement d’une céréale d’hiver commence à être fortement pénalisé. Les pertes de rendement seront au minimum de l’ordre de 30 à 40 % par rapport à un semis de fin octobre, si les semis peuvent être encore réalisés d’ici la sortie de l’hiver », présentent les équipes Arvalis des Pays de la Loire. Au-delà de cette période, les pertes attendues sont encore plus importantes : « de 40 à 60 % ». Il convient donc de « bien évaluer l’intérêt technico-économique de produire une céréale à paille en fonction de la valorisation commerciale potentielle, mais aussi des besoins en paille sur l’exploitation ».

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Pour les sols sensibles à l’excès d’eau et à ressuyage lent, les fenêtres propices au semis se font plus rares en sortie d’hiver. « Dans ces situations, il semble donc plus opportun de se tourner vers une culture de printemps », ajoute l’institut technique.

En cas de semis tardif, un itinéraire technique à adapter

Comme Laurent Jamet, Rolf van Berg et Christian Daniau, certains agriculteurs choisissent de rester sur une céréale à paille. Attention par contre à adapter l’itinéraire technique à ce contexte de semis tardif.

Il faut notamment prendre en compte l’alternativité et la précocité à maturité des variétés. Le semis de certaines variétés de blé tendre d’hiver pourra ainsi être envisagé jusqu’au 15 février. Au-delà, plutôt préférer des cultures de printemps. « L’orge de printemps offre une productivité supérieure à celle d’un blé de printemps », ajoute l’institut technique. « Les capacités de tallage étant réduites en semis tardif », la densité de semis est également à adapter.

Compte-tenu de la pression attendue et du potentiel plus faible des cultures, Arvalis recommande également : « une surveillance rapprochée des limaces jusqu’au stade 3 feuilles, une dose d’engrais azoté ajustée et un seul traitement fongicide à dernière feuille étalée ».