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[Salle de traite et robot]

Niveau de vide, pulsation, dépose de la griffe… : des réglages conséquents


TNC le 29/10/2018 à 05:56
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Si une installation de traite doit être contrôlée à sa mise en route, il est important de vérifier ses réglages de façon ponctuelle. En effet, le niveau de vide ne doit par exemple pas agresser les trayons, tout comme la pulsation ou encore la dépose. Ces réglages varient d'une installation à une autre, qu'on soit en salle de traite ou en robot. Daniel Le Clainche, expert bâtiment et traite du GDS Bretagne donne quelques conseils pour vérifier et ajuster les réglages de son installation.

« L e lait est le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d’une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée » : voici la définition officielle du lait établie en 1909. Si la traite se doit d’être totale et ininterrompue, les technologies d’aujourd’hui nous permettent de traire rapidement et efficacement. Encore faut-il bien régler l’outil de traite…

Des conséquences importantes sur la mamelle

Daniel Le Clainche, expert traite et bâtiment au GDS Bretagne, explique : « Une traite réussie doit être complète, rapide et douce. Elle ne doit ni agresser le trayon, ni dégrader la qualité du lait. » Il rappelle que toute nouvelle installation de traite (neuve, rénovée ou d’occasion) doit être contrôlée et détenir l’agrément Certi’traite. Elle doit ensuite être vérifiée tous les ans via le contrôle Opti’traite. « Certaines démarches qualité exigent ce contrôle mais beaucoup d’éleveurs passent à côté. En Bretagne par exemple, 30 % des éleveurs laitiers ne feraient pas vérifier leur installation. »

Niveaux réglages , il existe des normes : le niveau de vide doit se situer entre 32 et 40 kPa et la pulsation entre 55 et 65 cycles/min avec un rapport succion/massage de 60/40. En revanche, l’expert rappelle : « Certains augmentent le niveau de vide pour accélérer la traite mais cela se fait au détriment de la santé de la mamelle en causant des lésions et œdèmes. À l’inverse, réduire ce niveau de vide convient à laisser l’air extérieur entrer et les manchons finissent par se décrocher. Pour ce qui est de la pulsation, un mauvais réglage peut conduire à des mammites. »

Concernant la dépose automatique, elle doit être réglée à 250-300 g/min pour avoir une traite complète tout en évitant la surtraite. Un contrôle peut être envisagé à ce sujet. L’expert résume alors : « Pour les réglages, il faut trouver le bon compromis entre l’installation, les pratiques de l’éleveur et le troupeau. »

Un équipement propre et en bon état

« Ce sont les manchons qui déterminent les réglages. Ça dépend de leur taille, leur longueur, du diamètre, etc. Il doivent néanmoins être référencés pour connaitre ces réglages. Pour ce qui est de la fréquence de renouvellement, on est sur 2 500 traites pour des manchons en caoutchouc et entre 5 000 et 10 000 traites pour du silicone. » Le GDS teste d’ailleurs chaque nouveau manchon mis sur le marché et tient un référentiel technique avec des préconisations quant aux réglages. Il ne faut pas hésiter à demander aux conseillers techniques du groupement pour consulter ce référentiel.

Un chauffe-eau ménager ne permet pas d’atteindre une température suffisante pour le nettoyage de la salle de traite Pour le nettoyage, Daniel Le Clainche rappelle : « Il faut nettoyer l’installation deux fois par jour, après chaque traite. La procédure doit être complète. Il est recommandé de faire une alternance acide/base et les concentrations dépendent de la composition chimique de l’eau et du volume utilisé. Aussi, il faut désinfecter complètement les manchons trayeurs après le passage d’un animal à risque. Enfin, sur les installations de nettoyage, l’eau chaude pose souvent problème : beaucoup d’élevages sont équipés de chauffe-eau ménagers limités à 60 °C alors qu’il est préconisé d’atteindre 70 °C pour un nettoyage optimal. »

Un manque de données concernant le robot de traite

Les éleveurs équipés d’un robot de traite observent souvent une augmentation du taux cellulaire du troupeau à la mise en route du robot. Selon l’expert, le réglage de l’appareil est en cause : « La succion est souvent favorisée au détriment du massage pour accélérer la cadence et passer plus de vaches sur l’outil. Le fait qu’il n’y ait pas de griffe change beaucoup de choses dans les réglages. Nous n’avons à ce jour pas assez de données pour définir une plage de réglages mais nous y travaillons afin de donner quelques préconisations selon les modèles. Néanmoins, d’autres paramètres peuvent aussi influencer ce comptage cellulaire comme l’épilation des mamelles ou la circulation des animaux pour accéder au robot. » Affaire à suivre donc !