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Vinitech

La bière s’invite au salon viticole de Bordeaux


AFP le 30/11/2022 à 17:29

Le salon international Vinitech, qui regroupe jusqu'à jeudi des exposants du milieu viticole, arboricole et maraîcher à Bordeaux, a laissé place cette année à un nouveau parcours dédié à la bière, qui attire aussi les viticulteurs.

Le Syndicat National des Brasseries indépendantes (SNBI) a lancé le projet BIERETech il y a un an chez un brasseur, avant de se rapprocher « naturellement » de Vinitech, explique Sonia Rigal, sa déléguée générale. « Il y a des fournisseurs qui proposent aussi bien des services pour viticulteurs que pour brasseurs », souligne-t-elle.

C’est le cas de Fermentis, entreprise du Nord spécialisée dans les techniques de fermentation, qui propose des bières en dégustation. Oenologue de métier et directeur technique, Étienne Dorignac voit « les deux milieux s’appréhender » progressivement depuis une dizaine d’années, et des viticulteurs de plus en plus ouverts à une diversification.

« C’est une réalité qui s’est exacerbée avec le confinement mais qui existait déjà avant, indique-t-il. Il est en plus relativement facile de créer sa bière à la maison ». Le secteur est en plein boom depuis une vingtaine d’années, avec aujourd’hui 2 400 brasseries en France selon le SNBI.

Parallèlement, « des brasseries commencent à faire le lien entre le vin et la bière. Par exemple, il existe une bière faite avec une méthode champenoise », relève Étienne Dorignac alors qu’en Belgique, la bière « Château d’Ychouffe » mélange raisin de Sauternes et bière.

Si les deux boissons n’ont pas le même processus de fabrication, vin et bière peuvent avoir des similitudes « au niveau des arômes mais qui ne s’expriment pas de la même façon », ajoute l’oenologue.

Le parcours BIERETech réunit 86 exposants, identifiables des visiteurs par un badge spécial, durant les trois jours du salon. En plus des stands, des conférences autour de la bière sont organisées pour permettre à des viticulteurs d’envisager un élargissement de leur activité.

Comme Sally Lynn et Michel Sabatier, du Château Monichot en Gironde, qui ont « des vignes à arracher » et réfléchissent à ce qu’ils pourraient « planter à la place » sur quelques hectares, explique le viticulteur qui souhaiterait, à terme, se diversifier et faire du tourisme.

Selon Fanny Madrid, co-fondatrice de la société Hopen spécialisée dans la culture du houblon, les viticulteurs « ont déjà un savoir-faire sur les cultures » et « la terre de la vigne se prête au houblon ». Néanmoins, les volontaires doivent prendre en compte certains critères : avoir un « sol assez plat » et une bonne irrigation.