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Salon de l'agriculture

Idéale la Charolaise égérie du Sia mais aussi porte-parole de l’élevage français


TNC le 21/02/2020 à 09:03
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Après avoir été la tête d'affiche du Salon de l'agriculture (Sia), elle débarque enfin à la capitale. Idéale, l'égérie du salon quittera quelques temps ses congénères du Rhône pour l'effervescence de Paris. Si Jean-Marie Goujat, son éleveur, est fier de promouvoir la race charolaise, il entend aussi et surtout défendre l'agriculture et alerter sur la détresse économique de la profession.

De l’aveu de son propriétaire, Idéale n’est pas une championne des concours. Elle fait pourtant la fierté de son propriétaire : « C’est une très belle charolaise, bien racée, avec une belle ligne de dos, bonne laitière, capable de vêler seule. Idéale, c’est la vache du parfait compromis », résume Jean-Marie Goujat, 33 ans, l’un des trois membres du Gaec du même nom. Issue d’une très belle lignée, cette fille de Dakar et de Chandeleur a été choisie comme égérie du prochain Salon de l’agriculture qui se déroule du samedi 22 février au dimanche 1 er mars prochain, porte de Versailles à Paris.

Un Système herbager typique

Une vache « très charolaise », pour un élevage tout aussi typique, situé à Cours-la-Ville, à 80 km au nord de Lyon et 45 km au sud de Charolles : 187 ha de SAU dont 177 de d’herbe et une dizaine d’hectares de maïs non irrigué pour 125 vêlages.

Le Gaec produit des broutards lourds vendus à un négociant privé (430/440 kilos vif) pour les ateliers d’engraissement italiens et des broutards alourdis pour les marchés du Maghreb. Une partie des femelles est gardée pour le renouvellement, tandis que le reste est engraissée en laitonnes.

Une partie de la production est vendue en label rouge et l’élevage a noué, avec trois autres structures, un partenariat avec une GMS voisine. Un système herbager ultra classique que l’élevage compte bien défendre et prôner lors du prochain salon.

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Un message bien rôdé et des idées à faire passer

Pour eux, être les propriétaires de la vache égérie n’est pas une fin en soi : « C’est surtout l’opportunité de faire savoir au grand public notre manière de travailler, de montrer que la race charolaise et l’élevage en général a de l’avenir. »

« Si nous voulons que cela dure, nous devons vendre notre viande au prix juste. Notre modèle correspond aux attentes de la société, nous le savons et nous voulons que cela se sache. » Ce message, parfaitement rodé, Jean-Marie Goujat le martèle déjà aux nombreux médias venus rencontrer Idéale et il compte bien le distiller aux hommes politiques comme aux visiteurs du Sia.

« L’inquiétude aujourd’hui, pour tout le travail qui est fait (…), c’est qu’on manque de valorisation pour nos animaux », explique à l’AFP Guy Hermouët, président de la section bovins d’Interbev. « Notre plan de filière a été de monter en gamme, pour pouvoir justifier la prise en compte de nos coûts de production. »
Concrètement, l’objectif est de faire passer le total des viandes en label rouge de 3 % aujourd’hui à 40 % dans les rayons de l’ensemble des magasins d’ici 2023, tout en imposant une contractualisation annuelle : la prise en compte des coûts de production valoriserait le kilo de viande label rouge 1 € de plus, à 4,60 €, indique M. Hermouët. Seul hic, ce genre de contractualisation avec des distributeurs « reste de petites initiatives, dont on parle beaucoup mais qui pour les éleveurs représentent de petits volumes », nuance Jean-Marie Goujat.

L’égérie du salon : le Stand le plus visité

C’est donc depuis Cours-la-Ville qu’Idéale fait son voyage, quittant l’élevage Goujat pour rejoindre son double enclos et passer dix jours à côtoyer badauds et politiques et à se prêter au jeu des selfies.

En attendant, pas de préparation spéciale pour cette vache « très calme de nature », exceptée une ration un peu améliorée et une toilette plus régulière. Bien que légèrement à l’écart, elle ne sera pas loin de tous ses comparses de la race charolaise, mis à l’honneur cette année au Sia. « On nous a dit que le stand de la vache égérie était l’un des plus visités, on sait que cela va être intense mais on est prêts. »

La génétique : une passion familiale

Cette passion de la race charolaise lui vient de son père « un véritable passionné, toujours à la recherche du taureau améliorateur qui nous a appris à regarder les lignées maternelles et nous envoyait, mon frère Laurent et moi, choisir des taureaux pour l’élevage alors qu’on était encore au lycée. »

Ce papa qui a commencé les concours de la race dans les années 90 et qui a travaillé sans relâche ses lignées jusque obtenir des prix prestigieux comme le Super prix d’honneur veau d’automne en 2015 à Moulins ou encore le Super prix d’honneur à Moulins en 2017 avec Fantasia qui n’est autre… qu’une sœur d’Ideale.

C’est Charolais France qui a choisi l’élevage Goujat pour représenter dignement la race charolaise. « Nous voulions des excellents communicants, ce qu’ils sont », précise Hugues Pichard, président de Charolais France.
Sa race sera à l’honneur pendant toute la durée du Sia. L’occasion de rappeler que « la Charolaise est la première race de France avec 1,6 millions de vaches-mères et qu’une vache sur deux est une charolaise. » Une race qui répond parfaitement, selon lui, aux attentes de la société dans la mesure où « on s’est clairement repositionné sur une montée en gamme pour répondre à la demande de qualité émise par le gouvernement et voulue par les consommateurs ».
Et de rappeler enfin que cette race « éco-responsable » puisque valorisant très bien l’herbe pèse un milliard d’euros dans la balance commerciale des animaux vifs (sur 1,9 milliards d’euros, NDLR) »