L’OS Normande se réinvente pour freiner la décapitalisation
TNC le 17/10/2023 à 11:42
Depuis plusieurs années, l’OS Normande œuvre pour limiter la baisse du cheptel. Entre appuis techniques, mise en place d’un standard de races ou encore pistes pour la commercialisation des bovins, la race parvient peu à peu à enrayer la baisse du cheptel.
Entre 2009 et 2019, la race normande a été confrontée à une baisse de 30 % de ses effectifs. Mais l’OS Normande entend bien remettre la race à la robe tricolore au goût du jour. De 900 adhérents en 2021, il est passé à 1 400 en mars 2023 et compte dépasser les 2 000 dans les mois qui viennent. Une dynamique qui s’explique par le suivi des 29 techniciens qui œuvrent pour l’OS et les multiples opérations de communication. « Nous voulons dépoussiérer l’image de la race », insiste Corentin Delaunay, directeur de l’OS à l’occasion du Space.
Des aides à la « normandisation »
Parmi les principaux alliés de l’OS figure la région Normandie. Impliquée dans la « normandisation » des troupeaux, elle propose des aides pour l’achat de génétique normande. Compter 460 € de subvention pour l’achat d’une femelle amouillante ou en lactation et 100 € pour l’achat d’une génisse. La pose d’embryon est également suivie d’une aide de 110 €, et l’achat de semence sexée donne droit à une aide de 35 € par paillette. En contrepartie, les éleveurs s’engagent à augmenter d’au moins 10 % la taille de leur cheptel, ou à faire progresser la part de femelles normandes d’au moins 10 %. Une manière de préserver la race, qui a donné 5 AOP à sa région éponyme.
Et cette politique semble porter ses fruits : « aujourd’hui, la race normande a le même rythme de décapitalisation que le troupeau laitier ». Entre 2023 et 2022, le cheptel normand français a diminué d’un peu moins de 4 % pour avoisiner les 260 000 têtes (contre 373 000 en 2013).
D’autant que la race n’est pas dénuée d’atouts. « Sa production laitière moyenne tourne autour des 7 000 litres, mais les taux (autour de 43 — 34) apportent une plus-value ». D’autant que la mixité de la race permet de bénéficier d’un produit viande supplémentaire « autour de 300 € par animal en comparaison aux races purement laitières », précise Corentin Delaunay.
Travailler la valorisation de la viande
Parmi les prochains chantiers de l’OS figure l’élaboration de standards de race. « La race normande a la spécificité d’avoir un OS unique. Cela permet de mettre tous les acteurs autour de la table pour créer un standard de race », décrit le directeur de l’OS. Présenté en début d’année 2024, il devrait mettre en avant des animaux de type mixtes, bien adaptés aux systèmes pâturants.
Au-delà de la génétique, l’OS souhaite s’intéresser à la commercialisation des bovins. « Egalim 2 impose la contractualisation aux éleveurs. L’OS peut être une solution pour trouver des voies de valorisation pour nos animaux ». Car pour Corentin Delaunay « assurer une bonne valorisation des bovins, c’est aussi une manière de convaincre un éleveur de miser sur la race ».