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L'heure des premiers bilans

Une moisson 2022 inhabituellement précoce, marquée par une cadence très intense


TNC le 25/07/2022 à 10:40
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Pour le moment, les organismes stockeurs s'accordent sur des résultats globalement dans la moyenne, mais très hétérogènes. (©TNC)

S'il reste encore du travail dans le nord et l'est de la France notamment, la moisson 2022 est quasiment terminée dans plusieurs secteurs. L'occasion pour les organismes stockeurs de partager leurs premiers bilans. Retrouvez notamment ceux d'Axéréal, Soufflet Agriculture et Valfrance.

Pour la coopérative Axéréal basée dans la région Centre, la moisson 2022 est sur le point de s’achever avec deux semaines d’avance. « Une moisson marquée par une cadence très intense. […] À ce stade, les résultats s’inscrivent dans une moyenne correcte et affichent une qualité très bonne (sanitaire et technologique), conforme aux attentes de nos filières françaises et internationales », indique Jean-François Loiseau, président d’Axéréal dans un point au 21 juillet. 

« Des résultats très hétérogènes »

La coopérative précise : « les taux de protéines sont satisfaisants (moyenne à 11,9 pour le blé tendre par exemple), et seront par exemple un atout pour le secteur de l’alimentation animale ». Si « les rendements sont dans la moyenne « olympique », ils se révèlent toutefois très hétérogènes d’une exploitation à l’autre. Les moyennes régionales sont comprises entre 40 et 100 q/ha en blé tendre, l’orge oscille entre 65 à 85 q/ha, et le blé dur (filière semoulerie-pâtes) termine avec un rendement supérieur à la moyenne, sur des fourchettes allant de 50 à 85 q/ha. Du côté du colza, les résultats sont plus réguliers, allant de 30 à 50 q/ha. »

Un constat globalement partagé avec Valfrance. Son directeur général, Laurent Vittoz, note de « très bons résultats en colza et des rendements moyens à bons pour les autres cultures, avec, là encore, beaucoup d’hétérogénéité. Concernant la qualité, la moisson 2022 est un bon cru ». Au 19 juillet, la moisson est quasiment terminée pour la coopérative située dans l’Oise et la Seine-et-Marne : « c’est historique ! », selon Laurent Vittoz. Et la particularité de l’année, c’est « qu’après la récolte des orges d’hiver, tout est arrivé quasiment en même temps dans les silos », ajoute Simon Perez, directeur opérationnel du pôle aval.

« Un bon cru en colza »

Après un point au 8 juillet, François Berson, directeur de la collecte de Soufflet agriculture, dresse également un premier bilan à plus de 90 % de la moisson (19 juillet). Dans le secteur, « c’est l’orge de printemps qui a le plus souffert avec des rendements très moyens : 60 à 70 q/ha en bonne terre, et plutôt 30 q/ha voire moins en terre légère. Il y a une grande distinction à faire avec les orges de printemps semées à l’automne où les résultats sont globalement satisfaisants ».

« Au niveau qualité, le taux de protéines est bon, mais on observe des écarts suivant les secteurs, poursuit François Berson. Dans certains cas, il peut monter largement au-delà de 12. Un marché est alors en train de se mettre en place pour des orges de printemps protéinées, voire très protéinées. Le niveau de calibrage est exceptionnellement bon, autour de 95 % et jusqu’à 98 % : c’est du jamais vu ! »

Pour Soufflet agriculture, « c’est aussi une très bonne année en colza (30 à 55 q/ha). Concernant le blé tendre (50 % de la collecte), on s’en sort plutôt bien avec des rendements bons à très bons dans les bonnes terres, et c’est toujours la même chose, des résultats moyens en terre plus légère. Le PS est globalement bon, le taux de protéines, lui, est plutôt variable ». François Berson note quelques soucis dans la région commerciale ouest, encore en moisson : « les rendements sont très bons mais le taux de protéines forcément est dilué (entre 9,5 et 11 selon les micro-secteurs) ».

Les bilans devraient être affinés au fur et à mesure et d’autres seront à suivre. En attendant, la moisson d’automne est, elle aussi, annoncée en avance. Les premières livraisons de tournesol sont, par exemple, attendues fin août chez Axéréal, selon Vincent Graffin, directeur collecte et mise en marché. « Une situation inédite… »