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Veille économique mutualisée (VEM)

Un outil de veille économique pour la filière forêt-bois


AFP le 15/01/2020 à 11:20
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(©Pixabay)

L'ensemble de la filière forêt-bois, de l'amont à l'aval, a mis ses ressources en commun pour lancer un outil de veille économique qui permet d'avoir une idée précise du poids économique du secteur et des besoins des marchés.

Cet outil « voulu, conçu et financé par les interprofessions » (France-Bois-Forêt, Codifab, France Bois Industries entreprises) et les quatre ministères concernés (Agriculture, Transition énergétique et solidaire, Economie et Cohésion des Territoires) permet à un secteur morcelé « de parler d’une seule voix », a indiqué mercredi à l’AFP Éric Toppan, coordinateur de cette veille économique mutualisée (VEM) qui vient de rendre son premier rapport.

Elle permet de mettre en lumière les forces et faiblesses de la filière et « de mettre l’accent sur la création de richesse, la valeur ajoutée, donc au final, quelque part, le retour sur investissement », explique Éric Toppan, pour qui la VEM doit aussi favoriser la venue de partenaires financiers aux côté des entreprises et leur permettre d’investir.

Car si la première mouture de cette veille montre que la filière bois pèse dans l’économie française (près de 25 milliards d’euros de valeur ajoutée, 1,1 % du produit intérieur brut), elle confirme aussi qu’au regard de sa ressource, le secteur français du bois peut mieux faire.

Conquérir des parts de marché à l’export

Malgré l’un des premiers stocks de bois de l’Union européenne, qui représente pas moins d’un tiers du territoire français, la filière bois alimente de manière récurrente le déficit du commerce extérieur français, autour de 6 milliards d’euros, soit entre 6 et 10 % du déficit commercial. En cause notamment, un taux d’exportation de 27 %, contre 55,3 % en moyenne pour la production manufacturière.

« Il faut conquérir des parts de marché à l’export », estime Éric Toppan, qui met en avant le « design français, le savoir-faire français », notamment en matière d’ameublement, avec « des entreprises d’ores et déjà bien positionnées depuis deux, trois ans », ainsi que « des marchés balbutiants, comme la chimie verte ».

Autre enseignement de la VEM, la construction (bâtiment, travaux publics) représente « la moitié de la valeur ajoutée, la moitié de l’emploi » de la filière, souligne Éric Toppan, pour qui « il faut accroître l’utilisation et la part du bois dans la construction », alors qu’on est actuellement « à 10 % en gros de part de marché pour les maisons en bois, et à environ 6 % pour l’ensemble du collectif ».

La filière forêt-bois française génère environ 380 000 emplois en France, la filière allemande presque trois fois plus, alors que sa forêt est nettement moins étendue (environ 10 millions d’hectares, contre 17 millions pour la France).

Parmi les motifs d’optimisme, le marché intérieur du CLT, ou bois lamellé-croisé, un des éléments essentiels pour construire des immeubles de grande hauteur, inexistant il y a encore dix ans, est aujourd’hui fourni à hauteur de 10 à 15 % par des usines françaises, selon Éric Toppan.