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Miel

Un marché mondial marqué par des trafics en tous genres


AFP le 16/05/2019 à 10:20
pouring honey into jar of honey

jar of honey with honeycomb on wooden table

Vols de ruches, miel adultéré, voire frelaté : le marché mondial du miel est marqué par des trafics en tous genres, sur fonds de demande plus forte que l'offre dans les pays occidentaux, souligne le rapport CyclOpe sur les matières premières dans le monde publié mercredi.

« La diminution du cheptel d’abeilles et la baisse de la productivité des ruches sont désormais un problème majeur dans de nombreux pays qui font face, par ailleurs, à l’invasion de miels trafiqués et frelatés, souvent en provenance de Chine » indique le rapport 2019, qui fait référence dans le monde des matières premières. Selon l’article, la production mondiale de miel stagne autour de 1,8 million de tonnes, dont la moitié (plus de 49 % de l’offre totale) est concentrée en Asie, suivie par l’Europe (y compris la Turquie) avec 20,8 % de la production mondiale et l’Afrique (10,7 %). La consommation mondiale de miel, elle, progresse modérément de 1 à 2 % chaque année, le marché européen restant un des « plus dynamique » puisqu’il absorbe le quart de la production. L’offre européenne est « largement insuffisante » pour combler la demande et les importations « ne cessent de progresser ».

Aux États-Unis aussi les importations de miels chinois et argentins ont « fortement progressé ». Seuls 30,6 % de la consommation américaine est satisfaite par du miel « made in USA » contre 62,5 % en 1998. Les États-Unis ont décidé en avril 2018 de maintenir des droits de douane sur les miels chinois pour protéger leur filière apicole. De son côté, la Commission européenne a mis l’accent sur les « fraudes aux miels importés », en soulignant une poussée des miels « adultérés » (mélangés avec de l’eau ou du sucre de canne).. notamment en provenance de la Chine. Le rapport note également la diminution « considérable » du rendement moyen par ruche en Europe comme aux États-Unis, ce qui conduit à un marché « structurellement déséquilibré ». Cette baisse est liée notamment à une surmortalité des abeilles qui s’explique par plusieurs facteurs combinés : une « épidémie » de l’acarien parasite varroa qui se fixe sur les abeilles, un développement « hors contrôle » du frelon asiatique en Europe, « l’utilisation intense de produits phytosanitaires dans l’agriculture » et « la multiplication de périodes de sécheresse » qui nuisent aux plantes mellifères. Du coup, les abeilles sont devenues « presque aussi précieuses que le nectar qu’elles produisent », souligne le rapport en notant la multiplication des vols de ruches. « Cet été des ruchers entiers ont été volés un peu partout en France » selon CyclOpe qui pointe un « trafic très organisé » : « les essaims sont enfermés dans des camions et partent pour l’Europe de l’Est où ils sont revendus à l’unité ».