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Satellites et agriculture

Trois nouvelles missions pour Copernicus


AFP le 13/11/2020 à 17:35

L'Agence spatiale européenne (ESA) a conclu vendredi trois contrats de satellites pour l'expansion de son programme Copernicus d'observation de la Terre avec Airbus Defense and Space pour la mission LSTM, et Thales Alenia Space (TAS) pour les missions CIMR et CHIME, pour un montant total de plus de 1,3 milliard d'euros.

Les trois missions entrent dans le cadre du programme Copernicus, dans le cadre duquel sept satellites Sentinel sont déjà en orbite et fournissent des données utilisées aussi bien pour surveiller le climat et la pollution qu’évaluer les dégâts des catastrophes naturelles.

LSTM, CIMR et CHIME « sont des missions d’expansion » de ce programme, a dit Toni Tolker-Nielsen, responsable du département projets industriels de l’ESA, au cours d’un point de presse annonçant la signature des contrats. Deux autres missions d’expansion, CO2M et Cristal, sont déjà sur les rails, et la sixième, ROSE-L, devrait l’être bientôt. Le tout représente un budget de 2,852 milliards d’euros, selon M. Tolker-Nielsen.

LSTM (Sentinel 8), avec Airbus à la fois maître d’œuvre et responsable des instruments de mesure infrarouge, est « spécifique pour la mesure de la température de toute la surface terrestre nuit et jour », a expliqué Philippe Pham, son directeur de l’Observation de la Terre. Montant du contrat : 389 millions d’euros. Les données récoltées, qui enregistreront aussi le taux d’évapotranspiration, doivent « soutenir une production agricole plus durable », selon Philippe Pham, en permettant d’adapter par exemple les régimes d’irrigation. Il s’est félicité que ce contrat soit la première mission Copernicus confiée à la filiale espagnole d’Airbus.

LSTM va compléter les fonctions utiles à l’agriculture des satellites de Copernicus Sentinel-1 (estimation de la bio-masse), Sentinel-2 (surveillance de la végétation) et Sentinel-3 (observations thermiques de surface).

TAS a signé les contrats comme maître d’œuvre des missions CHIME, pour 455 millions d’euros, et CIMR, pour 495 millions d’euros. Le directeur des offres Yvan Baillion a remarqué qu’il s’agissait des 3ème et 4ème missions « d’Expansion » du programme Copernicus remportées par la co-entreprise franco-italienne, après CO2M et ROSE-L.

Agriculture raisonnée

CHIME (Sentinel 10), fournira des observations hyper spectrales, utiles pour la surveillance des sols et de la végétation. L’Allemande OHB et l’Italienne Leonardo en seront les principaux partenaires.

La mission vient renforcer les capacités d’observation de Sentinel 2, a expliqué Yvan Baillion, directeur des offres et affaires futures de TAS, lors du point de presse. Avec des données utiles aussi bien au développement du « smart farming » (agriculture raisonnée), avec l’analyse des propriétés des sols et du couvert, qu’à l’exploitation raisonnable des minerais, en mesurant précisément ses impacts environnementaux.

La mission CIMR (Sentinel 11) « sera principalement dédiée à la surveillance des zones Arctique et Antarctique, pour surveiller la température de l’eau, la quantité de glace à ses différents stades », selon M. Baillion. Les branches allemandes et italiennes d’OHB y participeront. Son observation en gamme micro-ondes lui permettra d’ignorer la couche nuageuse. CIMR vient complémenter la mission météo MetOp de l’ESA, opérationnelle depuis plusieurs années.

Les données des missions de Copernicus sont en accès gratuit. Elles doivent aider à la définition des politiques européennes de gestion des ressources naturelles, mais aussi au développement d’offres de services en lien avec la sécurité alimentaire, l’agriculture et les matières premières.

Les missions vont « continuer à enrichir l’écosystème et étendre la variété des données » dont des entreprises de services peuvent se saisir selon M. Pham, notant comme « seul bémol » que leur utilisation commerciale peine à décoller.

M. Tolker-Nielsen a abondé dans ce sens en remarquant que le secteur aval de l’observation de la Terre est encore très institutionnel tout en soulignant l’existence «  d’un énorme potentiel dans le commercial, encore sous-développé ».