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Viande

Sous pression, Bigard dépose partiellement ses comptes


AFP le 05/09/2019 à 10:48

Le groupe Bigard, numéro un français de la viande, a fini par rendre publics une partie de ses comptes, après des pressions tant du monde politique que des associations.

Groupe Bigard a ainsi dévoilé un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros (+ 2,9 %) en 2017, Socopa (fournisseur de produits carnés) de 1,8 milliard d’euros (stable), tandis que Charal (spécialiste du bœuf) affichait des ventes de 866 millions d’euros (stable), selon les documents publiés sur infogreffe et consultés par l’AFP. Cela représente un total de 4,17 milliards d’euros de ventes. En revanche, la Société Financière Bigard, basée à Rungis, n’avait pas encore déposé ses comptes au Tribunal de commerce de Créteil dont elle dépend mercredi après-midi.

En termes de résultats, le bénéfice net ressort à 51,9 millions d’euros (+ 24 % par rapport à 2016) pour Bigard, 25,5 millions (+ 17 %) pour Socopa et 20,1 millions pour Charal (stable sur un an).

Le numéro un français de la viande a déposé lundi les comptes de 2014 à 2017 de trois de ses entités auprès des tribunaux de commerce des villes de Quimper et d’Angers, a-t-on appris mercredi auprès du greffe du Tribunal de commerce de Quimper. Bigard n’a en revanche pas dévoilé ses comptes 2018.

Selon le greffe du tribunal de Quimper, une entreprise dispose de 8 mois pour déposer ses comptes après la clôture, soit fin août pour une entreprise qui clôt son exercice à la fin décembre comme Bigard.

L’association anti-viande L214 avait annoncé dans un communiqué qu’elle allait déposer plainte jeudi contre Bigard, Socopa et Charal pour l’enjoindre de publier ses comptes. Le groupe est depuis plusieurs années déjà sous pression : l’Assemblée générale avait ainsi donné son feu vert en mai 2018 à des sanctions plus efficaces pour les groupes agroalimentaires qui ne publient pas leurs comptes annuels, dans la loi agriculture et alimentation.

La disposition était issue d’un amendement porté par l’élu Modem Richard Ramos et – fait rare – cosigné par plus de 60 députés issus des sept groupes politiques et du FN, qui avaient mal pris l’attitude du groupe envers les parlementaires. Maxence Bigard, fils du PDG Jean-Paul Bigard, avait en effet provoqué un tollé en septembre 2017 lors d’une audition à l’Assemblée nationale en refusant de répondre aux questions des députés, notamment au député Ramos, sur la non-publication des comptes de son entreprise.