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Gel

Réunion de crise au ministère sur les aides


AFP le 12/04/2021 à 11:33

[Article mis à jour le 12/04/2021 à 17h06] Le ministre de l'agriculture Julien Denormandie organise lundi en fin de matinée une réunion de crise autour des conséquences du gel qui a touché les cultures dans toute la France la semaine dernière, a-t-on appris auprès du ministère.

« C’était une réunion de travail, pas une réunion avec des décisions », a-t-on indiqué au ministère, à l’issue de ce rendez-vous qui a duré un peu plus de deux heures. « Les filières ont fait remonter leurs constats, leurs propositions, les banques et les assurances se sont engagées à jouer pleinement leur rôle d’accompagnement et de facilitation avec les agriculteurs touchés », a-t-on indiqué de même source.

Autour de la table, des représentants de l’arboriculture, de la viticulture et des grandes cultures, mais aussi les assureurs, les banques, les chambres d’agriculture, la sécurité sociale agricole MSA, ainsi que des représentants des différents cabinets (Matignon, Bercy, Travail), afin de coordonner la réponse gouvernementale à cette crise.

Les différentes contraintes, selon les types de production, seront au cœur des échanges, pour déterminer notamment le calendrier de versement de ces aides.

« L’arboriculture et la viticulture, par exemple, n’ont pas besoin de trésorerie au même moment », indique-t-on au ministère. Pour la vigne, la récolte n’interviendra ainsi pas avant la fin de l’été et avec elle, un bilan plus précis des pertes, tandis que pour certaines productions de fruits et légumes, c’est une question de semaines, tout au plus. « Tout est lié à la récolte », insiste-t-on au ministère, indiquant qu’il est beaucoup trop tôt pour chiffrer les dégâts. D’autant qu’une deuxième vague de froid est attendue à compter de la nuit prochaine, « dont on ne sait pas quel sera l’impact sur les cultures », selon le ministère.

Premières aides espérées mi-juin

Les filières « ont évoqué les impacts recensés à ce jour mais avec des points de suspension étant donné que le gel continue et que cette nuit encore les producteurs étaient dans leurs vergers, dans leurs vignes (…) pour essayer de protéger ce qui peut être encore sauvé », a indiqué à l’AFP la présidente du premier syndicat agricole FNSEA, Christiane Lambert.

« Le ministre s’est fixé pour objectif que les premiers financements arrivent début juillet pour les arboriculteurs et producteurs de petits fruits », a ajouté Mme Lambert. « Le principe d’allègement de charges est acté mais pas le montant », selon elle. Il faut que le ministre « aille chercher les arbitrages à Bercy. » Les participants se sont par ailleurs accordés, selon la présidente de la FNSEA, sur la nécessité de « réformer » les dispositifs permettant d’amortir les pertes pour les agriculteurs en cas d’intempéries sévères. Le régime des calamités agricoles est « trop limité » au regard des bouleversements engendrés par le changement climatique et les assurances privées méritent des « améliorations » pour « inciter plus d’agriculteurs à s’assurer », estime-t-elle.

En déplacement en Ardèche ce week-end, au chevet des arboriculteurs, le Premier ministre Jean Castex a d’ores et déjà promis des « des enveloppes exceptionnelles » pour aider les agriculteurs à faire face à l’épisode de gel, qui a touché la semaine dernière 10 des 13 régions françaises. Il a également annoncé le déplafonnement du régime d’indemnisation des calamités agricoles, indiquant par ailleurs que seraient examinées, lors de cette réunion, des possibilités de soutien en termes de charges.

Le président Emmanuel Macron a lui-même fait part sur les réseaux sociaux de son « soutien » aux agriculteurs, qui ont « lutté sans relâche, nuit après nuit, pour protéger les fruits de [leur] travail ».

Si un bilan détaillé des dégâts est encore prématuré, cet épisode de gel s’annonce d’ores et déjà comme l’un des pires des dernières décennies, de nombreuses cultures, vignes et vergers en particulier, ayant été frappées du nord au sud du pays.