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Marchés agricoles

Pourquoi des cours du blé/maïs/colza au plus haut depuis 7-8 ans ?


TNC le 25/01/2021 à 10:12
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220-230 €/t pour le blé, 210-215 €/t pour le maïs et 430-435 €/t pour le colza : les cours des céréales et oléagineux s'envolent en ce début d'année 2021 ! Comment expliquer de telles hausses ? Éléments de réponse.

Sept ans et demi que le blé en Europe n’avait pas flirté avec les 230 €/t ! Si l’année 2021 ne laisse pas augurer d’amélioration dans l’immédiat de la crise sanitaire et économique du Covid-19, au moins s’ouvre-t-elle sur une très bonne nouvelle au niveau du cours de la céréale. D’autant que les cours du maïs se situent sur des sommets non atteints depuis la même date, et depuis huit ans pour le colza. Mais alors pourquoi subitement une telle envolée ?

Pour le blé, les facteurs de hausse sont :

  • l’augmentation du maïs à l’échelle mondiale.
  • la taxe russe à l’export : pour rappel, elle a été fixée à 25 €/t du 15 au 28 février 2021 puis sera augmentée à 50 €/t jusqu’au 30 juin. Son objectif : préserver le marché intérieur et limiter l’inflation.
  • la vague de froid actuelle en Russie et Ukraine, la couverture neigeuse ne protégeant pas assez les cultures par endroit.
  • la faible production européenne de la céréale en 2020 : 17 Mt de moins qu’en 2019 estimées à la fin août. 
  • la baisse des stocks mondiaux de fin de campagne : – 3 Mt dans le dernier rapport de l’USDA, à 313 Mt, contre 300 Mt en 2019).
  • la demande dynamique, de la Chine notamment.

En maïs, les éléments haussiers sont :

  • la récolte américaine décevante de la céréale : 360 Mt selon les prévisions de l’USDA, soit 8,2 Mt de moins que les précédentes estimations. D’où un stock de fin de campagne de 39,4 Mt, en recul de 10 Mt en une année.
  • la sécheresse persistante en Amérique du Sud, en Argentine et au Brésil en particulier, qui augure une collecte médiocre en quantité (46 Mt prévues, soit 3,5 Mt de moins qu’en 2019) et qualité.
  • les besoins chinois élevés : les importations pourraient atteindre 17,5 Mt.
  • le stock mondial bas : 39,4 Mt versus 43,2 Mt en n-1. 
  • le yo-yo de l’Argentine en termes d’exportations, d’abord suspendues jusqu’en mars avant d’être reprises avec un quota de seulement 30 Kt/jour.
  • le recul des importations européennes : 8,9 Mt enregistrées depuis le début de la campagne par la Commission européenne, contre 11,9 Mt mi-janvier 2020.

Et concernant le colza ?

  • la flambée du soja à Chicago, à son plus haut niveau depuis six ans et demi, elle-même provoquée par la forte demande de l’empire du Milieu et le climat sec en Amérique du Sud, qui risque d’impacter les quantités récoltées, déjà moins importantes qu’anticipé aux USA.