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Transmission des exploitations laitières

Pascal Donet: « Les cédants devront accepter une reprise à la valeur du marché »


TNC le 26/12/2018 à 10:45
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Avec, dans le monde agricole, une pyramide des âges vieillissante, le coût des reprises d’exploitations pour ceux qui souhaitent s’installer est un problème croissant. Face à une baisse régulière des EBE des élevages laitiers, les futurs cédants devront anticiper davantage pour accepter un prix de cession acceptable financièrement, « à la valeur du marché », par les futurs repreneurs.

Avec la pyramide des âges des agriculteurs vieillissante et l’augmentation de la taille des exploitations, la question du prix des exploitations laitières à reprendre devient une problématique majeure, tant pour le cédant que pour le jeune qui souhaite s’installer.

« Tout est question de marché, et non de prix en tant que tel », assure Pascal Donet, responsable développement d’Altonéo, cabinet membre du réseau AgirAgri. « De 2006 à 2017, le prix du lait a eu tendance à monter. Mais, sur la même période, l’EBE, qui traduit l’efficacité technico-économique des exploitations laitières a baissé très régulièrement », explique-t-il.

En douze ans, le prix du lait est passé de 298 €/1 000 l à 311 €/1 000 l. L’EBE moyen des exploitations laitières, lui, a fortement baissé, passant de 172 €/1 000 l à 122 €/1 000 l. « L’explication est double : les éleveurs ont des produits en moins, notamment une baisse de 20 €/1 000 l de subventions, et des charges en plus, en particulier sur l’alimentation du troupeau. »

Dans ce contexte, les cédants vont être obligés de se caler sur le marché. « On ne pourra pas demander à un jeune de se caler sur un EBE de 180 € alors que l’EBE de l’exploitation à reprendre est de 122 €/1 000 l. S’il arrive à rembourser, il n’y arrivera pas longtemps… »

Cette évolution doit conduire les futurs cédants à davantage anticiper la transmission de leur exploitation, « 10 ans voire 15 ans avant pour, tant que possible, dégager de l’argent avec l’exploitation pour à la fois assurer sa retraite et, surtout, pouvoir se caler au marché quand il s’agira de négocier le prix de reprise avec le futur repreneur. »