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Réforme de la Pac

Pas de position commune des 28 avant l’été


AFP le 04/06/2019 à 17:20
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Un an après que la Commission européenne a dévoilé sa proposition pour « moderniser » la Pac à partir de 2021, les États membres préfèrent attendre de connaître les détails du futur budget pluriannuel de l'UE (période 2021-2027). (©Pixabay)

Les 28 ministres de l'agriculture de l'Union européenne ne parviendront pas avant l'été à une position commune, même partielle, sur la réforme de la Politique agricole commune (Pac) après 2020, ont-ils constaté lors d'une réunion informelle mardi à Bucarest.

« Stratégiquement, les États membres pensent qu’il faudrait savoir ce que contient le cadre financier pluriannuel avant de tirer des conclusions politiques », a résumé le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan à l’issue de cette rencontre. Un an après que la Commission européenne a dévoilé sa proposition pour « moderniser » la Pac à partir de 2021, les États membres préfèrent attendre de connaître les détails du futur budget pluriannuel de l’UE (période 2021-2027) pour décider d’une position de négociation « en bloc » avant d’entamer les discussions avec le Parlement européen.

À ce sujet : Parlement européen – Quels nouveaux eurodéputés français seront chargés de négocier la future Pac ?

La grande interrogation porte sur le montant qui sera accordé à la Pac : l’exécutif européen plaide en effet pour des coupes dans l’enveloppe, dénoncées par une vingtaine de pays membres dont la France. « Il reste encore du travail sur les plans stratégiques, vu que tout cela est lié à la décision sur le cadre financier pluriannuel. Et là, la majorité des ministres estiment que l’orientation générale doit être une orientation en bloc », une fois arrêtées les enveloppes attribuées à la Pac, a expliqué le ministre roumain de l’agriculture Petre Daea. La Roumanie, dont le pays tient la présidence tournante de l’UE jusqu’à fin juin, avait pour objectif de faire adopter par les 28 une « orientation générale partielle », au moins sur les points de la réforme qui porte sur le volet de l’organisation des marchés et sur le règlement « financement, gestion et surveillance ». Mais elle se contentera d’un rapport sur les progrès accomplis dans les discussions entre États membres.

L’une des mesures qui fait encore l’objet de réserves et de discussions est l’idée de la Commission d’introduire un système où les objectifs généraux sont fixés à Bruxelles, desquels découlent une liste de mesures et d’indicateurs quantifiables. Les États membres piocheraient dans cette liste pour atteindre les objectifs. Celle-ci serait détaillée dans des plans stratégiques nationaux, examinés et validés par l’exécutif européen. Les discussions au Parlement européen, qui étudie le texte en parallèle, sont pour l’instant au stade de la commission Agriculture. Celle-ci a défini une position qui n’a pas pu être confirmée en séance plénière avant la tenue des élections européennes. Il appartiendra aux présidents des groupes politiques de la nouvelle assemblée élue de décider du sort des positions définies par cette commission.