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Matières premières

Or et cuivre faiblissent, les cafés divergent


AFP le 29/01/2022 à 09:20

Le prix de l'or s'est déprécié sur la semaine, plombé par un dollar qui reprend de la vigueur avec le soutien apporté par la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed).

« La résistance de l’or pendant la plus grande partie du mois de janvier s’est effondrée face à la position adoptée par le président de la Fed, Jerome Powell » mercredi, explique Han Tan, analyste pour Exinity. Après un début de semaine atone, l’or a perdu quasiment 3 % en trois séances.

En évoquant une hausse des taux dès mars et en refusant d’écarter la possibilité de montées successives ensuite, le président de la Fed Jerome Powell a relancé le dollar. La Fed pourrait encore resserrer sa politique monétaire à plusieurs reprises en 2022 pour lutter contre l’inflation. « C’était clairement trop pour l’or, ce qui a entraîné une chute du prix », commente Daniel Briesmann, analyste chez Commerzbank.

La solidité du dollar américain, qui continue de s’apprécier, est le « facteur clé qui pèse sur le prix de l’or », poursuit l’analyste. Comme le billet vert est la monnaie de référence des cours de l’or, sa hausse pèse sur le pouvoir d’achat des investisseurs qui préfèrent alors utiliser d’autres devises.

Le Conseil mondial de l’or a publié vendredi ses données sur le marché de l’or au quatrième trimestre et sur l’ensemble de l’année 2021. La demande a explosé de presque 50 % au quatrième trimestre en glissement annuel pour atteindre 1,147 tonnes. Cependant, elle n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire.

Vers 16h45 GMT (17h45 à Paris), l’once d’or s’échangeait pour 1 783,12 dollars, contre 1 835,37 dollars sept jours plus tôt.

Le cuivre souffre

Le prix du cuivre n’a pas résisté au rouleau compresseur du dollar cette semaine, sombrant à son plus bas en plus de trois semaines. En signalant aux marchés un resserrement marqué de sa politique monétaire à venir, la Fed a éloigné les investisseurs des matières premières.

Le cuivre, particulièrement lié à la croissance mondiale puisqu’il est utilisé dans les câbles électriques, de l’immobilier à l’électronique, a reculé avec la perspective d’investissements plus coûteux pour l’industrie. Par ailleurs, la hausse des prix en 2020 et 2021 a galvanisé la production, « et l’offre venue de Chine a atteint un nouveau record historique l’année dernière », souligne Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

Les analystes de UBS restent optimistes sur les perspectives des métaux de base, même s’ils revoient légèrement à la baisse leurs prévisions de prix, car les limitations de l’offre en Chine se sont apaisées« , écrivent-ils. Par ailleurs, les volumes étaient limités par les festivités du Nouvel An lunaire en Chine, où le marché des métaux est particulièrement actif.

Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 9 507,00 dollars vendredi à 16h45 GMT (18h45 à Paris), contre 9 941,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Café : le robusta ploie, l’arabica résiste

Face à la vigueur du dollar, le prix du café robusta a reculé au fil de la semaine, tandis que l’arabica a mieux résisté en raison d’une météo défavorable à la récolte au Brésil. À Londres, la tonne de robusta a atteint vendredi 2 165 dollars, un plus bas depuis fin novembre.

Comme le café se vend en dollars sur le marché, une hausse de son cours pousse les exportateurs à vendre autant que possible puisqu’ils réalisent une plus-value dans leur monnaie locale.

« Les producteurs vietnamiens (première source mondiale de robusta, ndlr) sont passés à la vente », confirme Jack Scoville, analyste chez Price Group. Mais du côté de l’arabica, côté production, le tableau n’est pas glorieux pour les deux premiers producteurs, constatent les analystes de Rabobank.

« Au Brésil, de nombreuses fermes ont signalé un effet négatif des fortes pluies qui vont avoir un effet sur la récolte 2022-2023 », et la Colombie fait état d’une récolte en cours peu abondante, détaillent-ils.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mars valait 236,15 cents, contre 237,90 cents sept jours auparavant à la clôture.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison le même mois valait 2 205 dollars vendredi à 16h45 GMT (17h45 à Paris), contre 2 335 dollars il y a une semaine.