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Eau

Nappe phréatique déficitaire à Vittel : retour à l’équilibre entre 2021 et 2027


AFP le 17/01/2020 à 15:40

Une nappe phréatique déficitaire à Vittel (Vosges), dans laquelle puisent le groupe Nestlé Waters et trois communes, devrait retrouver l'équilibre entre 2021 et 2027 grâce à un protocole d'engagement présenté jeudi à Épinal.

Ce document, examiné lors d’une commission locale de l’eau (CLE), prévoit entre autres la rationalisation des prélèvements industriels et publics, la création d’un observatoire des ressources en eau souterraine et la rétrocession de forages à Nestlé Waters (marques Vittel, Contrex, Hépar, Perrier…).

« Nous escomptons une reconstitution de la nappe entre 2021 et 2027 », a annoncé Marc Hoeltzel, de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse.

Environ trois millions de m3 d’eau sont prélevés chaque année dans la nappe des grès du Trias inférieur (GTI), située à 10 m de profondeur, par trois communes – Vittel, Contrexéville et Bulgnéville – et trois industriels, dont Nestlé Waters. Ce réservoir d’eau, de très bonne qualité et faiblement minéralisée, présente un déficit annuel d’un million de m3 et se renouvelle lentement.

L’eau puisée dans cette nappe par Nestlé Waters, qui emploie un millier de salariés sur ses sites de Vittel et Contrexéville, est vendue exclusivement à l’export sous la marque « Bonne source », principalement en Allemagne et en Suisse.

La multinationale a annoncé avoir baissé ses prélèvements annuels à 630 000 m3 fin 2019, envisageant de les réduire à 600 000 m3 en 2020. « Il est nécessaire et impératif de préserver la nappe. On veut à la fois préserver l’environnement et l’emploi », a assuré le président du conseil départemental des Vosges, François Vannson.

Pour rétablir l’équilibre de la nappe phréatique, un projet de canalisations souterraines avait été adopté par la CLE en juillet 2018.

Entre 500 000 et un million de m3 d’eau potable, pompés dans des captages distants d’une dizaine de kilomètres, devaient être acheminés par canalisations jusqu’aux trois communes, permettant ainsi à Nestlé Waters de poursuivre ses prélèvements.

Des associations environnementales et des riverains avaient dénoncé « une privatisation de l’eau ». Ce scénario, « qui ne faisait pas consensus », a expliqué le préfet, Pierre Ory, a été abandonné à l’issue d’une concertation au cours de laquelle « un certain nombre de principes ont été clairement réaffirmés comme la priorité d’usage aux habitants, la réduction des prélèvements et la nécessité de retrouver l’équilibre quantitatif de cette nappe ».

En octobre, une solution alternative, reposant sur la répartition des prélèvements selon les ressources disponibles, avait été étudiée lors d’un comité de bassin.