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Exportations de céréales 2023/24

Moins de blé français exporté en 2023/24 que prévu, mais plus d’orge et de maïs


TNC le 18/04/2024 à 10:30
PortRouen

Dans ses prévisions du mois d'avril, FranceAgriMer estime à la baisse les chiffres des exportations pour le blé tendre (- 63 000 t) et à la hausse pour l'orge (+ 165 000 t) et le maïs grain (120 000 t). (© S. Leitenberger, AdobeStock)

Dans son dernier bilan mensuel, FranceAgriMer revoit à la baisse les exportations françaises de blé, et à la hausse celles de maïs et d’orge.

FranceAgriMer vient de livrer ses dernières estimations pour les exports français de céréales sur la campagne de commercialisation 2023/24.

Pour le blé, la prévision se replie de 63 000 t d’un mois sur l’autre, en raison d’une baisse de 150 000 t vers les pays tiers, à 10 Mt (- 2 % par rapport à 2022/23). De fait, « le blé français manque de compétitivité sur l’Afrique du nord, en particulier sur l’Algérie », explique Adèle Dridi, chargée d’études économiques.

Fin mars, l’Algérie n’avait importé que 1,2 Mt de blé tendre français depuis le début de la campagne, une baisse de 28 % par rapport à la campagne passée. Les exports vers le Maroc atteignaient 2,3 Mt (- 2 %) et ceux vers la Chine 2,1 Mt : deux fois plus que fin mars 2023.

L’établissement remonte en revanche de 87 000 t sa prévision d’export de blé français vers les pays de l’Union européenne sur 2023/24, à 6,3 Mt (- 2 % par rapport à 2022/23), avec « une révision à la hausse vers le Bénélux, l’Allemagne et l’Irlande, mais en baisse vers le Portugal ».

En tout, moins de blé tendre français exporté que prévu : voilà qui contribue à alourdir encore un peu les perspectives de stocks en fin de campagne. Ils atteindraient 3,8 Mt soit 48 % de plus que pour 2022/23 ! Et pourraient compenser les baisses de production qui se profilent pour la campagne à venir, au vu des baisses de surfaces annoncées en blé tendre.

Révision en hausse de 165 000 t pour l’orge et de 120 000 t pour le maïs

Côté orge, FranceAgriMer a relevé de 200 000 t ses prévisions d’export vers les pays tiers, à 3,6 Mt (+ 16 %/campagne passée), la Chine en tête, « avec des affaires qui continuent de se faire ». L’Empire du milieu a déjà acheté presque 2,7 Mt d’orges françaises cette campagne.

En raison d’une « petite baisse vers l’Espagne », les exportations vers les pays de l’UE ont été réduites de 35 000, à 3 Mt (- 5 %/campagne passée). Les stocks finaux sont désormais attendus à 1,7 Mt (+ 64 %).

Et pour le maïs grain, la prévision augmente de 50 000 t vers l’UE, à 3,5 Mt (+ 6 %), « principalement en raison de hausses sur l’Europe du sud devant le tarissement du flux ukrainien ».

Mais attention, nuance Adèle Dridi : « On a eu des échos d’annulations d’achats chinois pour du blé d’Ukraine, ces volumes ukrainiens pourraient se retrouver en Europe » et mener à une réévaluation des exports de la France vers ses voisins.

Vers les pays tiers aussi, la prévision d’exportations de maïs français est en hausse d’un mois sur l’autre – de 70 000 t, à 420 000 t, soit 4 % de plus qu’en 2022/23 – tirée par les imports du Royaume-Uni et de la Suisse. Le stock en fin de campagne 2023/24 s’établirait alors à 2,3 Mt (+ 41 %).