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Assurance chômage

L’industrie agroalimentaire dénonce « un coup de poignard »


AFP le 29/07/2019 à 10:49

Les entreprises et syndicats du secteur de l'alimentation ont dénoncé dimanche la réforme de l'assurance chômage, qualifiant de « coup de poignard » le projet de « bonus-malus » des cotisations chômage patronales pour les entreprises ayant beaucoup recours aux contrats courts et aux emplois saisonniers.

« Nous découvrons avec stupeur, dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage, un projet de « bonus-malus » qui vise notamment les emplois saisonniers », s’indignent une centaine d’entreprises et syndicats du secteur dans une lettre ouverte au Premier ministre Edouard Philippe publiée dans le Journal du Dimanche. « Ce serait un coup de poignard dans le dos. Toute sur-taxation des contrats saisonniers constituerait un risque économique majeur », ajoutent-ils, précisant que les entreprises du secteur « transforment 70 % de la production agricole et de la pêche et s’adaptent de manière structurelle à des moments de récoltes et de consommation ».

Parmi les signataires figurent notamment les groupes Fleury Michon, Haribo, Lindt, Daucy et Sodebo. Quelques organisations professionnelles se sont également jointes à l’appel, dont le syndicat du chocolat ou encore la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil).

La réforme de l’assurance chômage prévoit d’appliquer un système de bonus-malus dans sept secteurs consommateurs de contrats courts. Le principe du bonus-malus est de faire varier le taux de cotisation d’assurance chômage d’une entreprise en fonction de son taux de rupture de contrats donnant lieu à inscription à Pôle emploi. L’objectif est de pénaliser les entreprises qui abusent des CDD courts et font financer les creux de leur activité par l’assurance chômage.

Selon Pôle emploi, le secteur « fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac » est celui qui a le plus fort taux de rupture. « Notre demande est simple : tenez compte de la saisonnalité de nos emplois et de notre proximité avec l’agriculture », plaident les signataires de la lettre relayée par l’Ania (Association nationale des industries alimentaires).