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Pac et plan stratégique national

Les propositions du Modef pour une Pac plus proche des agriculteurs


TNC le 03/05/2021 à 12:28
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Alors que les orientations de la future Pac sont en cours de finalisation au ministère de l’agriculture, le Modef attire l’attention sur l’importance de prendre en compte les petites exploitations pour permettre un renouvellement des générations à la hauteur du défi de l’autonomie alimentaire et de la consommation locale.

Pour Pierre Thomas, président du Modef, la Pac actuelle est « un échec complet », cette politique n’ayant pas permis « de maintenir un revenu ni un nombre d’agriculteurs suffisant ». Le syndicat a présenté le 30 avril ses propositions pour la future Pac et le plan stratégique national, actuellement en cours d’élaboration.

Aide de 5 000 euros aux petits exploitants

Alors que 270 000 agriculteurs doivent partir à la retraite dans les cinq ans à venir, le Modef propose de favoriser le renouvellement des générations en instaurant une aide aux petits exploitants : « le public d’installation n’aura pas forcément un capital important, les plus petites exploitations ont besoin d’une aide, que nous estimons à 5 000 euros pour chaque exploitant installé sur des petites structures, d’autant que ces exploitations permettent souvent une productivité plus importante et offrent une réponse au besoin de consommer local », explique Pierre Thomas.

L’enveloppe dédiée à l’installation des jeunes doit ainsi, selon le Modef, passer de 2 % à 4 %. « Il faut accepter toute agriculture, dès le premier hectare », ajoute Fabien Marcilloux, président du Modef Corrèze. Pour répondre aux objectifs de souveraineté alimentaire, de qualité et d’approvisionnement local, il ne faudra pas seulement compenser les départs mais installer davantage de jeunes agriculteurs, rappelle le syndicat.

Doublement du paiement redistributif

Le Modef compte également sur le paiement redistributif pour favoriser une agriculture à taille humaine. Si l’Europe propose 10 %, le syndicat souhaite quant à lui une revalorisation à 20 %, maintenu sur les 52 premiers hectares. Le doublement de cette enveloppe permettrait d’installer des jeunes sur les petites structures, pour dynamiser les territoires ruraux.

Aides couplées et écorégimes

Pour favoriser les petits élevages et ne pas pénaliser les éleveurs dans le cadre de la fusion des aides à l’UGB, le Modef propose également une augmentation de l’aide à 200 euros par vache pour les 50 premières vaches (puis 90 € par vache pour les 50 suivantes).

« Le système en place jusqu’à présent n’a pas permis de répondre aux besoins de revenus des agriculteurs, aujourd’hui l’aide à la vache allaitante a plutôt orienté la production vers le broutard que l’on exporte vers l’Italie et qu’on réimporte ensuite en provenance d’Allemagne », regrette Pierre Thomas. On a besoin de finir un peu plus nos animaux, et l’objectif du ministère est bien de relancer l’engraissement », salue-t-il, tout en précisant qu’il y a des investissements à faire, que ce soit sur les fermes, pour changer l’orientation des exploitations, ou dans la filière pour développer la transformation au niveau local.  

Parallèlement, les écorégimes pourront aussi apporter des aides supplémentaires, mais pour le Modef, il faut éviter d’en faire « un artifice pour continuer à faire ce que l’on fait déjà ». Le syndicat souhaite une enveloppe portée à 30 %, sans y inclure la HVE qui « ne va pas assez loin en terme de réduction des produits phytos ». Les critères comme la diversification des rotations de cultures, le maintien des prairies permanentes, ou encore les haies pourraient en revanche y figurer, estime le Modef. Néanmoins, le budget global dédié à la Pac reste « trop contraint » pour soutenir les nouvelles orientations, regrette le président du Modef. Une réunion doit se ternir mercredi au ministère, pour discuter plus spécifiquement des aides du deuxième pilier de la Pac.