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Fruits et légumes

Les producteurs veulent des aides pour couvrir 60 % de la consommation nationale


AFP le 13/01/2023 à 09:29

Objectif reconquête : les producteurs français de fruits et légumes ont annoncé jeudi chercher les moyens de couvrir 60 % de la consommation nationale, contre 50 % actuellement, grâce notamment au « plan de souveraineté » promis par le gouvernement.

Annoncé dans les semaines suivant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le « plan de résilience » de l’exécutif prévoyait, dans son volet agricole, de renforcer la souveraineté alimentaire de la France en réduisant sa dépendance aux importations.

Premier levier actionné : un « plan de souveraineté de moyen et long terme pour la filière » des fruits et légumes est en construction afin qu’elle « puisse inverser la tendance des courbes de production à horizon 2030 », selon une communication fin septembre du ministère de l’agriculture – et de la souveraineté alimentaire -.

La France produit la moitié des fruits et légumes consommés sur son sol (environ 40 % des fruits et 60 % pour les légumes), selon l’interprofession des fruits et légumes frais Interfel. Les producteurs veulent porter cet approvisionnement national « autour de 60 % » d’ici dix à quinze ans, a déclaré le président d’Interfel Laurent Grandin, lors d’une conférence de presse.

Sans inversion de la tendance, le taux menace de descendre à « 35, 40 % dans une dizaine d’années, ce qui ne nous paraît pas acceptable dans un pays comme la France », a-t-il avancé. Ce déclin est selon lui « essentiellement lié à une perte de compétitivité ». « Si on ne veut pas disparaître demain, c’est aujourd’hui qu’il faut agir », a poursuivi Laurent Grandin.

Interfel compte sur une annonce du ministre Marc Fesneau à l’occasion du Salon de l’agriculture qui démarre le 25 février.

Rappelant que le titre de ce dernier comportait de manière inédite la « souveraineté alimentaire », Laurent Grandin a prévenu que la profession ne « se contenterait pas de mesurettes et de recyclage de fonds existants ».

Sans les chiffrer précisément, l’interprofession demande que des moyens « suffisants » lui soient dédiés pour l’aider à protéger ses cultures des nuisibles comme des intempéries ou encore à investir dans des machines qui permettent d’améliorer les rendements et de pallier le manque de main-d’œuvre. Elle attend aussi que la consommation de fruits et légumes, « enjeu de santé publique », soit davantage soutenue.

La promesse gouvernementale d’un « chèque alimentaire » pour les foyers modestes avait finalement été écartée au profit d’autres aides publiques (chèque inflation ou chèque énergie).