Accéder au contenu principal
Alternatives aux produits phytos

Les producteurs de grandes cultures veulent « sortir de l’impasse »


TNC le 07/07/2023 à 17:30

Suite à la dernière réunion du Comité interministériel consacré à la recherche d’alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse, les producteurs de grandes cultures appellent à un véritable changement de procédé en son sein. Ils estiment que « la méthode et les propositions sont en total décalage avec les réalités économiques et agronomiques du terrain ».

Le Comité interministériel d’anticipation du retrait des substances actives et d’évaluation despratiques alternatives annoncé par la Première ministre au dernier Salon de l’Agriculture et lancé tout début juin, a pour objectif de faire émerger des « solutions alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse, économiquement et techniquement viables ».

« Les impasses se multiplient »

Si les producteurs de grandes cultures représentés par l’AGPB, l’AGPM, la CGB, la Fop et l’UNPT saluent cette initiative, ils tiennent à rappeler que « ces travaux doivent impérativement être en cohérence avec le temps et les moyens nécessaires à la recherche, au développement des solutions et au déploiement jusque dans les exploitations ». « Les impasses se multiplient, fragilisant durablement nos productions et notre souveraineté agricole et alimentaire, tandis que les solutions alternatives peinent à émerger ou à faire la démonstration de leur efficacité. »

Dans ce contexte, les associations de grandes cultures soumettent leurs interrogations au comité :

– « Quelles garanties sur le maintien des solutions actuelles, tant au niveau français qu’européen, tant que des alternatives efficaces techniquement, économiquement et environnementalement n’auront pas été identifiées et déployées ? » ;

– « Quelle reconnaissance et prise en compte des travaux menés depuis des années par nos instituts techniques en matière d’efficacité des solutions et de recherche d’alternatives ? »

– « Quelle prise en compte dans l’agenda de travail du temps nécessaire à la recherche, au développement et au déploiement des alternatives ? »

– « Quels moyens dédiés à cet objectif ambitieux et coûteux et quel financement de cette transition ?

En l’absence de réponses concrètes à ces questions, les associations de grandes cultures demandent que leurs filières ne participent plus à ces discussions, « refusant d’avoir à assumer un calendrier contraint, incompatible avec les réalités de terrain et le temps de la recherche ».

Les présidents de l’AGPB, l’AGPM, la CGB, la Fop et l’UNPT tiennent aussi à « rappeler avec fermeté que les grandes cultures sont un atout essentiel pour répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire et énergétique de notre pays mais aussi un socle stable de la cohésion économique, sociale et territoriale de notre Nation. Aussi, plutôt que les déstabiliser, il serait préférable de les consolider ».