Accéder au contenu principal
Banane

Les producteurs africains veulent un nouveau mécanisme avec l’UE


AFP le 21/09/2019 à 09:35
unripe banana on tree

©Gettyimage

Les pays africains producteurs de banane ont appelé vendredi à Abidjan à la mise en place d'un nouveau mécanisme de régulation devant remplacer l'appui de l'Union européenne qui s'achève en 2019, face à la concurrence latino-américaine.

Lire aussi : L’appui de l’UE « ne sera pas reconduit » après 2019

« Les producteurs africains ont proposé à l’Union européenne la mise en place d’un système de régulation du marché européen de la banane, en accord avec l’ensemble des trois parties (UE, ACP, Amérique latine) prenantes pour permettre à toutes les origines d’exister et de se développer, sans tomber dans une guerre des prix qui serait tout aussi néfaste pour le consommateur que pour le producteur européen, ACP ou latino », selon un texte baptisé Appel d’Abidjan.

Ils ont annoncé, après trois jours de travaux, l’élaboration d’un « nouveau programme d’accompagnement qui répond d’une part aux stratégies nationales spécifiques et d’autre part à la stratégie globale actuelle des pays ACP pour faciliter et appuyer leur accès à l’investissement privé en vue du développement des capacités locales de production ».

Jeudi, l’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire avait alerté sur la non-reconduction de l’appui européen après 2019. « Le mécanisme de stabilisation ne sera applicable que jusqu’au 31 décembre 2019, et sa prolongation au-delà de 2019 n’est pas possible car la non-continuation fait partie des accords de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Amérique Latine », avait déclaré Jobst von Kirchmann, représentant de l’UE en Côte d’Ivoire. « Le comportement des consommateurs dans l’Union européenne a changé : l’accent est mis aujourd’hui sur les aspects sociaux, l’environnement et la santé. Ce changement de comportement s’est traduit dans une pression sur les institutions européennes à laquelle elles ne peuvent se soustraire ».

La filière banane africaine représente 60 000 emplois directs. Son principal débouché commercial est l’UE qui absorbe 90 % de la production africaine. Une longue « guerre de la banane » avait débuté en 1993 entre l’Europe et les grands pays producteurs d’Amérique Latine, quand l’UE avait décidé d’accorder un régime douanier préférentiel aux pays ACP, pour la plupart d’anciennes colonies européennes. Les pays d’Amérique Latine avaient porté l’affaire devant l’Organisation mondiale du commerce, jugeant ces préférences douanières illégales. Les deux parties avaient finalement conclu un accord en 2009, en planifiant la diminution progressive des droits de douane sur les « bananes dollar », produites en Amérique latine. L’UE avait accordé un programme d’aide aux pays ACP sur la période 2013-2019, visant à améliorer la compétitivité, les conditions environnementales de production, la qualité de vie des travailleurs et à développer le marché local et régional de la banane.