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Lac de Caussade

Les opposants s’attendent à une décision de justice favorable


AFP le 14/03/2019 à 17:45

Les associations écologistes opposées au « lac de Caussade », retenue d'eau creusée pour l'irrigation par des agriculteurs du Lot-et-Garonne, s'attendent à ce que le tribunal administratif confirme l'illégalité des travaux, a affirmé jeudi leur avocate.

Le tribunal administratif de Bordeaux examinait jeudi une requête en annulation du syndicat d’irrigation du Lot-et-Garonne concernant l’arrêté préfectoral d’octobre qui avait abrogé un précédent arrêté d’autorisation des travaux.

Le rapporteur public, dont le tribunal suit généralement l’opinion, « propose de maintenir l’arrêté de retrait et donc, indirectement, il dit clairement que le projet n’est pas légal », a expliqué à l’AFP Me Alice Terrasse après l’audience, à l’issue de laquelle le jugement a été mis en délibéré. « Cet avis est très favorable aux associations et laissent espérer une annulation définitive de ce projet », a-t-elle ajouté.

Le lac de Caussade, à une vingtaine de km au nord-ouest de Villeneuve-sur-Lot, est une retenue d’eau de 920 000 m3 sur 20 hectares creusée par des agriculteurs locaux avec le soutien de la Chambre d’agriculture locale. Son but est de réguler le débit du Tolzac, un affluent direct de la Garonne, et doit permettre d’irriguer les 350 hectares d’une vingtaine d’exploitations agricoles. La préfecture avait donné son feu vert aux travaux en juin 2018 avant de retirer son autorisation en octobre après intervention des ministères de l’agriculture et de la transition écologique. Mais les agriculteurs ont mené à bien les travaux dans l’illégalité, 300 d’entre eux empêchant la gendarmerie de poser des scellés sur leurs engins de chantier en janvier.

La Coordination rurale du Lot-et-Garonne (majoritaire) assure que l’impact environnemental du projet est « nul » et que les agriculteurs, soutenus par la quasi-totalité de la classe politique locale, ont absolument besoin de l’eau collectée.

Jeudi à Bordeaux, environ 80 sympathisants de France nature environnement, de la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso) et d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) se sont rassemblés près du tribunal administratif. Certains ont brandi des pancartes « eau voleurs » et des verres d’eau vide. Pour le président de la Sepanso Aquitaine, Philippe Barbedienne, « l’eau est un bien collectif, il n’y aucune raison pour qu’une catégorie se l’approprie ». Selon lui, le lac de Caussade, « construit contre les lois de la société », est « inutile car il y déjà plus de 700 retenues dans ce bassin-versant ». « Il faut changer les pratiques agricoles : les barrages ne sont pas la solution du XXIe siècle », dit-il.