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Forêts

Les employés de l’ONF réclament des bras et une vision pour sauver la forêt


AFP le 25/11/2021 à 14:25
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Plusieurs centaines d'employés de l'Office national des forêts (ONF) ont manifesté jeudi pour demander la « renégociation du contrat avec l'État » qui prévoit 500 suppressions de postes et un nouveau modèle économique pour sauver la forêt, déjà durement touchée par le changement climatique.

« Des bras pour planter des arbres », « non à la casse d’un métier de passion », « des moyens et une nouvelle gouvernance »: ils étaient quelques centaines, vêtus de l’uniforme vert bouteille de forestier, réunis devant le siège de l’Office à Paris à l’appel d’une intersyndicale, pour dire leur colère face à « un modèle économique à bout de souffle » et « incapable de répondre à l’urgence climatique », a constaté une journaliste de l’AFP.

« On a perdu 5 000 emplois en 20 ans : aujourd’hui, nous ne sommes plus que 8 000 à assurer la gestion des forêts publiques. La baisse des effectifs a conduit à un recentrage sur les activités commerciales au détriment de nos missions de service public », a expliqué Patrice Martin, secrétaire général du Snupfen-Solidaires, premier syndicat du secteur public à l’ONF.

« Nous demandons la renégociation du contrat ONF-Etat 2021-2025, qui a été adopté de justesse par le conseil d’administration en juillet : tous les syndicats, mais aussi les représentants des 11 000 communes forestières, les associations ont voté contre », a-t-il déclaré.

« L’État étrangle financièrement l’ONF au lieu d’assurer ses missions : ce qu’on demande, c’est un modèle économique viable, qui permette de faire face aux enjeux climatiques », a-t-il ajouté.

Ce nouveau contrat d’objectifs et de performance a fait l’objet d’âpres batailles, tant au sein de l’ONF que parmi les élus.

Parallèlement aux suppressions de postes – qui visent des ouvriers forestiers qui seront remplacés par des prestataires extérieurs -, le contrat prévoit une rallonge budgétaire de l’État, afin de permettre à l’ONF, lourdement endetté, de retrouver l’équilibre budgétaire d’ici 2025.

Il envisageait aussi une contribution supplémentaire des communes forestières de près de 30 millions d’euros, à laquelle le gouvernement vient de renoncer face à la levée de boucliers des communes. Ces dernières se sont engagées en retour à accroître la contractualisation qui assure une meilleure garantie d’approvisionnement et de prix aux scieries.