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Les céréales en berne dans un marché boursier rendu morose par le coronavirus


AFP le 06/03/2020 à 14:58
conjmarches

Les prix du blé et du maïs évoluaient en baisse, vendredi après-midi, compte tenu du contexte boursier morose provoqué par la propagation du coronavirus.

« La baisse de la demande sur la scène internationale conjuguée à des restrictions de transport engendrent un repli global des cours » des marchandises, relevait le cabinet Agritel dans une note. Mais au-delà de la morosité générale, la crise sanitaire en Asie laisse craindre des conséquences directes pour les débouchés de certaines productions françaises.

Le blé, dont la France a exporté cette année quelque 700 000 tonnes vers la Chine, profitant des bisbilles sino-américaines, n’est a priori pas affecté, selon Li Zhao Yu, responsable du bureau de France Export Céréales à Pékin cité par le cabinet Inter-Courtage. Selon lui, il y a peu de conséquences sur les exportations françaises, la consommation de farine ne diminuant pas en Chine. « Il n’y a pas de problèmes logistiques, car la plupart des achats sont déjà livrés dans les ports du sud du pays, là où il n’y a pas de problème de circulation » des marchandises, estime Li Zhao Yu.

L’inquiétude est en revanche de mise pour l’orge brassicole française. « La consommation de bière en Chine a baissé de 70 % depuis décembre 2019 du fait des restrictions sur les rassemblements publics », affirme ainsi Li Zhao Yu. « Les malteurs chinois arrêtent leur production, cela va avoir un impact lourd sur la demande en malt et donc en orge », poursuit-il, prévoyant une baisse des ventes au second semestre.

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Autre inquiétude, une pénurie de produits phytosanitaires en Europe, de nombreuses matières actives étant fabriquées en Chine. « Depuis l’épidémie de Covid-19, les sites industriels chinois sont bloqués et la fabrication de produits phyto en Europe s’en trouve pénalisée », affirme le cabinet Inter-Courtage. « Si la situation perdure, une pénurie de produits est envisageable d’ici quatre mois », déclare Pierre-Yves Busschaert, responsable des affaires économiques de l’UIPP (syndicat des industries phytosanitaires), cité par Inter-Courtage.

Peu avant 14h00 (13h00 GMT) sur Euronext, la tonne de blé reculait de 1,25 euro sur l’échéance de mars à 186,75 euros et de 2,50 euros sur l’échéance de mai à 181,75 euros, pour un peu plus de 24 000 lots échangés. La tonne de maïs reculait de 2,25 euros sur l’échéance de juin à 165,75 euros et de 1,50 euro sur août à 170,50 euros, pour un peu plus de 500 lots échangés.

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