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Meunerie

Le secteur alerte sur la flambée de ses coûts de production


TNC le 21/09/2022 à 13:46
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Le prix de la baguette a été "largement préservé par les boulangers et les meuniers, qui ont dégradé leur marge pour maintenir un prix du pain accessible aux Français", explique l'ANMF. (©Pixabay)

Électricité, emballages, matériaux, gasoil, blé... Les coûts flambent pour la meunerie française, très inquiète pour la rentabilité de ses entreprises.

Dans sa lettre d’information du mois de septembre, l’Association nationale de la meunerie française (ANMF) tire la sonnette d’alarme sur la violente hausse des coûts des meuniers depuis un an, qui « impacte la rentabilité des entreprises de façon inquiétante, alors que la meunerie présente une rentabilité parmi les plus faibles du secteur alimentaire ».

De fait, les hausses se cumulent pour le secteur. En première ligne : le prix des énergies. En plus du gasoil, utilisé « pour les livraisons de blé au moulin et de farine aux boulangers », la flambée concerne surtout l’électricité, « utilisée en quasi-totalité pour le fonctionnement des moulins ».

Les indices de prix des énetgies sont tous en hausse depuis au moins mi-2021 (©ANMF)

« L’indice de prix spot de l’électricité a augmenté de 489 % entre mars 2021 et mars 2022 » en France et les prix se maintiennent depuis à un niveau « historiquement élevé ».

L’ANMF souligne que cette hausse a été initiée avant la guerre en Ukraine, et l’explique par la baisse des capacités de la production nucléaire française – qui représente environ 75 % de la production électrique en France -, « amplifiée par la découverte d’anomalies dans les centrales » et par les prix très élevés du gaz, variable d’ajustement de la production électrique.

Résultat : « les prix français de l’énergie font partie des plus élevés en Europe et pèsent fortement sur les charges des entreprises. Cet impact se fera d’autant plus ressentir avec le renouvellement des contrats pluriannuels arrivant à échéance ».       

Autres coûts en augmentation pour la meunerie : les prix du papier et du carton ont augmenté de 27 % entre juin 2021 et juin 2022 à cause des prix du bois qui « se répercutent tout au long de la filière bois-papier-emballage. Le minerai de fer, dont le cours mondial influence le prix des pièce détachées, a flambé de 45 % entre novembre et juin.

Les prix du blé se maintiennent de leur côté à des niveaux « historiquement élevés » (+ 60 % pour le blé Matif sur le premier semestre 2022) et demeurent très volatils.

Cette hausse généralisée des coûts ne se répercute que « timidement » sur le prix de la farine : entre les premiers semestres 2021 et 2022, il a augmenté de 33 % pour les industries utilisatrices, de 17 % pour la boulangerie industrielle et de 14% pour la boulangerie artisanale.

Une hausse qui reste « insuffisante au regard des marges des professionnels constatées sur 2021 » : selon FranceAgriMer, « la marge brute (matière première uniquement) de la filière blé-farine-pain est au plus bas depuis sa mise en place en 2011 pour la première transformation ».

En 2021, la marge brute de la meunerie ne constituait que 3,1 % du prix de la baguette, contre 5,1 % en 2020 et 6,2 % en 2019. (©ANMF)

Quant au prix de la baguette, il a été « largement préservé par les boulangers et les meuniers », conclut l’ANMF : « ces derniers ont dégradé leur marge pour maintenir un prix du pain accessible aux Français ».

Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.