Accéder au contenu principal
Observatoire des prix Familles Rurales

Le panier moyen au plus haut, les premiers prix bondissent


AFP le 22/02/2019 à 12:30

Le panier moyen des produits de consommation courante des Français n'a jamais été aussi cher en 2018, augmentant de 2,6 % sur un an après cinq années de relative stabilité, les premiers prix bondissant même de 7 %, selon Familles rurales.

Pour l’association de consommateurs, qui publie vendredi les conclusions annuelles de son « Observatoire des prix » créé en 2006, « 2018 a été une année record ».

Le prix moyen du panier, calculé sur la base de 35 produits de consommation courante répartis en 13 catégories, n’a jamais été aussi cher, à 139,50 euros, soit une hausse de 2,6 % par rapport à 2017, après cinq ans de relative stabilité, plus que l’inflation (+ 1,8 %).

Cette augmentation se constate quelle que soit la surface de vente (hypermarchés, supermarchés ou hard-discounts) et reflète de fortes disparités territoriales : « faire ses courses dans l’Ouest de la France coûte ainsi près de 10 % moins cher qu’en Ile-de-France ». Le panier moyen s’établit dans l’Ouest à 135,60 euros, soit 3 % moins cher que la moyenne nationale, tandis qu’en région parisienne, les prix sont les plus élevés (150,10 euros).

Les territoires les plus marqués par les prix chers demeurent cependant ceux d’outre-mer, avec un prix moyen du panier qui s’élève à 231,80 euros, soit 66 % plus cher qu’en métropole. A Mayotte, la situation est pire, le même panier y coûtant 73 % de plus.

Ces écarts de prix, « qui peuvent partiellement s’expliquer par un régime fiscal différent », font dire à Familles Rurales qu’il est temps de lancer « une refonte des taxes applicables, à défaut d’augmenter (les) revenus » de ces Français ultramarins.

Le bio 65 % plus cher

En ce qui concerne les « premiers prix », l’association pointe « une hausse particulièrement remarquable », de 6,9 % en moyenne, de ce type de produits, « et jusqu’à 13,4 % dans les hard-discounts ».

Or, précise l’étude, « contrairement à une idée reçue, les prix les plus bas se trouvent en hypermarchés et non en hard-discounts où ils ont littéralement explosé en 2018 (+ 14 % en un an) ».

Entre 2008 et 2018, le panier « premier prix » a ainsi pris 4,9 %, à 104,80 euros : « depuis 2014, le prix de ce panier n’a cessé d’augmenter avant d’atteindre son point culminant cette année », souligne Familles rurales, qui « s’inquiète de cette situation qui pénalise principalement les budgets les plus contraints ».

Or, le mouvement des « gilets jaunes », débuté mi-novembre, a commencé par un refus de la hausse des taxes sur les carburants, et plus largement en raison d’inquiétudes des Français les plus modestes sur leur pouvoir d’achat.

Enfin, ajoute Familles rurales, « si le « manger mieux » retentit désormais comme une injonction, force est de constater que tous les produits ne sont pas accessibles à toutes les bourses : en moyenne, le bio coûte 65 % plus cher que le panier moyen et près de deux fois plus cher que le panier « premier prix » ».

L’association a ainsi mis en place un panier « bio » spécifique, composé 18 références de produits du quotidien : son prix moyen s’établit à 99,40 euros contre 60,10 euros en conventionnel.

En n’achetant que des marques nationales, il s’élève à 81,30 euro, et qu’avec des « premiers prix », à 42,10 euros. « Si le panier bio est plus de deux fois plus cher que le panier « premier prix », il n’est « que » 20 % plus cher que le panier des marques nationales », conclut l’association.