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Revenu des éleveurs

Le Modef demande des mesures pour sauver les éleveurs de toute urgence


TNC le 29/09/2021 à 12:10
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Le Modef demande des mesures efficaces pour sortir l'elevage bovin de la crise. (©TNC)

Entre la flambée des matières premières et les prix à la production toujours trop bas, les revenus des éleveurs, notamment allaitants, sont au plus bas. Si le gouvernement prévoit une loi Egalim 2 pour protéger la rémunération des agriculteurs, le Modef s’avère sceptique et appelle à des mesures plus efficaces : des prix garantis par l’Etat, un seuil de 100 % de produits français dans la restauration collective, ou encore des normes d’importation plus strictes au niveau européen.

Avec une baisse de 30 % du résultat courant par unité de main d’œuvre, la crise de l’élevage se confirme et s’amplifie, a rappelé le Modef lors d’une conférence de presse dédiée à l’élevage le 28 septembre. « Les aides de la Pac nous permettent de sortir la tête de l’eau, mais ce revenu faible doit être mis en adéquation avec la charge de travail à laquelle on doit faire face », rappelle Christian Reynaud, président de la commission élevage du syndicat.

En bovins lait, si l’augmentation des prix payés est réelle, à 342 €/1000 l. juin 2021 soit 20 euros de plus sur un an, elle ne compense pas l’augmentation des charges opérationnelles qui se sont envolées de + 8 %, explique le Modef. Et en viande bovine, « la situation est catastrophique : les prix sont les mêmes qu’il y a quarante ans, alors que les charges augmentent. Les éleveurs sont en détresse, en colère », alerte le syndicat.

Après l’échec d’Egalim 1, « la loi Egalim 2, on n’y croit pas non plus »

Les coûts de l’alimentation animale « explosent », tout comme ceux du fourrage et de la paille, et « les prix ont grimpés en matériel agricole et agroéquipement depuis la mise en place du plan de relance », dénonce également le Modef. Face à cette situation d’urgence, le syndicat demande un prix garanti par l’État, la prise en charge des cotisations sociales des éleveurs, mais également la mise en place de normes plus strictes lors des importations de produits agricoles. Toujours au niveau européen, le Modef souhaite une révision du droit pour qu’imposer un seuil à 100 % de produits français dans les cantines soit légalement possible. Pour favoriser la consommation de viande française, le syndicat sollicite également des campagnes de communication, et un meilleur étiquetage.

À quelques mois de l’élection présidentielle, le Modef va envoyer « une liste de revendications » aux différents candidats, pour rappeler la disparition continue des fermes. « Si demain, on veut un renouvellement des générations, notamment en élevage, il est urgent de mettre en place des prix et pas que des petites mesurettes comme la loi Egalim 2, ça on n’y croit pas non plus. À force d’attendre, les petits exploitants français disparaissent… », insiste le syndicat. Le Modef sera présent au Sommet de l’élevage, du 5 au 8 octobre, à Cournon-d’Auvergne.