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Protection des abeilles

Lancement de la consultation publique sur le plan pollinisateurs


TNC le 28/06/2021 à 17:32
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Une consultation publique a été lancée ce 28 juin sur le plan pollinisateurs et l’arrêté abeille. La première version, qui devait être présentée l'année dernière, a fortement évolué depuis, notamment grâce aux échanges avec la profession agricole. Dans ce texte, les agriculteurs ne seront plus obligés de traiter la nuit.

Prenant en compte un certain nombre d’échanges menés avec les professionnels apicoles et agricoles, les nouvelles versions du plan pollinisateurs et de l’arrêté abeilles sont soumis à la consultation publique depuis ce lundi 28 juin, pour une durée de trois semaines, ont indiqué les ministères de la transition écologique et de l’agriculture.

Le plan se décline en six axes qui visent à mieux connaitre les facteurs de déclin des pollinisateurs, pour enrayer leur disparition dommageable à la fois pour la biodiversité, mais aussi pour les cultures qui dépendent de la pollinisation. Parmi les leviers envisagés figure par exemple le fait de planter des espèces plus attractives que les cultures traitées, pour détourner les abeilles.  

Les leviers d’accompagnement des agriculteurs font également partie des objectifs du plan, tout comme l’aspect sanitaire (préservation du bon état de santé des abeilles), ou le développement de bonnes pratiques au-delà du secteur agricole, par exemple avec les collectivités.

Un arrêté abeille qui se veut plus pragmatique

L’usage des produits phytosanitaires, identifié comme l’un des facteurs clé de déclin, est abordé dans le cinquième axe du plan. L’évaluation des risques dans l’utilisation d’un produit relève du niveau européen, et notamment de l’agence sanitaire (EFSA). L’arrêté abeilles, qui date de 2003, concerne plus spécifiquement la période de floraison, et a été révisé en tenant compte de certaines inquiétudes de la profession agricole.

L’évaluation spécifique à la période de floraison est étendue à tous les produits phytosanitaires, y compris fongicides et herbicides, et non plus uniquement les insecticides. Quand ces produits sont considérés comme peu impactants en période de floraison, les agriculteurs pourront réaliser les traitements entre deux heures avant le coucher du soleil et trois heures après. À noter qu’une dérogation aux modalités horaires sera envisageable dans les cas où étaler le traitement sur plusieurs jours dans ce créneau risque de mettre en péril la culture, ont indiqué les deux ministères. Des précisions ont par ailleurs été apportées à la notion de « zone de butinage ».

La Coordination rurale déplore de son côté ces dispositions qui risquent, selon le syndicat, de « porter un coup d’arrêt à la production de fruits et légumes en France ».

Quant aux moyens déployés, des leviers économiques sont identifiés dans le plan national stratégique de la Pac, et dans le plan de relance, expliquent les ministères. Le gouvernement envisage une publication du plan à la fin de l’année, l’arrêté abeilles devant être notifié à la Commission européenne, et cette dernière ayant trois mois pour réagir.