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Vin

L’allègement des restrictions sanitaires redonne du souffle au commerce mondial


AFP le 28/04/2022 à 12:27

Après un millésime 2020 perturbé par la pandémie, le marché international du vin a repris des couleurs grâce à la levée progressive des restrictions en 2021, avec des exportations à un plus haut niveau historique, a indiqué mercredi l'Organisation internationale du vin (OIV).

Les cuvées espagnoles en tête, le volume global de vins exportés bat son record avec 111,6 millions d’hectolitres (+ 4 %), poursuivant sa dynamique de croissance de la dernière décennie et dépassant même son niveau pré-pandémie de 2019. Suivis par les vins et champagnes produits en Italie et en France, leur valeur totale dépasse les 34 milliards d’euros, en hausse de 16 % par rapport à 2020, note l’organisation dans son rapport annuel.

Le commerce du vin avait souffert des restrictions liées au Covid-19, mais aussi des « taxes Trump » visant les producteurs européens, résistant toutefois grâce à la vente en ligne et en supermarchés.

« Il existe un risque d’interruption dans la fourniture d’intrants : bouteilles en verre, emballages en carton, caisses en bois, semi-conducteurs pour les machines », a énuméré le directeur général de l’OIV, Pau Roca, lors d’une conférence de presse. « Mais ce qui nous préoccupe le plus à moyen terme, c’est l’inflation et son effet sur le pouvoir d’achat des consommateurs », a-t-il prévenu. 

L’an dernier, la Russie était le dixième importateur mondial de vin, rappelle par ailleurs l’OIV, avec un marché évalué à 1,1 milliard d’euros et principalement alimenté par l’Italie et la France. 

Alors que le secteur retenait son souffle, la production globale anticipée comme « extrêmement faible » est finalement restée stable : elle baisse à peine d’1 %, reculant à 260 millions d’hectolitres principalement à cause des conditions météorologiques. De grands producteurs européens ont fait les frais d’un millésime 2021 désastreux, la production française chutant notamment de 19 % à cause des terribles gelées d’avril, suivies de pluies estivales et d’épisodes de mildiou.

L’Italie, la France et l’Espagne conservent toutefois leur place dans le trio de tête, totalisant 47 % de la production de vin mondiale, détaille l’OIV.

À l’inverse, d’excellentes récoltes ont boosté la production viticole dans l’hémisphère sud (+ 19 %), au Chili ou en Australie notamment, grâce à des conditions climatiques très favorables qui ont permis de compenser la baisse en Europe. 

La consommation de vin mondiale augmente aussi légèrement en 2021 (+ 0,7 %), atteignant 236 millions d’hectolitres grâce à la réouverture des bars et cafés, la reprise du tourisme ou celle des évènements festifs. Les États-Unis conservent la première place du classement mondial, tandis que la consommation chinoise poursuit son déclin avec une baisse de 15 % en 2021.

L’OIV, parfois qualifiée « d’ONU du vin », prévient que l’année 2022 sera marquée par de nouveaux défis, avec la poursuite de l’épidémie de Covid-19 et maintenant la guerre en Ukraine, qui fait flamber les prix mondiaux et perturbe les chaînes d’approvisionnement. L’an dernier, la Russie se situait au 10e rang du classement des pays importateurs de vin, rappelle l’organisme.