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Emmanuel Macron à Terres de Jim

La réforme de l’assurance récolte dès janvier à l’Assemblée


TNC le 13/09/2021 à 09:02
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Présent aux Terres de Jim, événement organisé chaque année par Jeunes Agriculteurs, le président de la République a détaillé les contours de la future assurance récolte qui devra être plus simple, plus accessible et financée de façon importante par la solidarité nationale. La loi sera votée avant la fin du quinquennat, a promis Emmanuel Macron.

Arrivé en début d’après-midi à Corbières-en-Provence (Alpes-de-Haute-Provence) le 10 septembre, le président a été bien accueilli, mais sous la pluie, par les agriculteurs et les visiteurs de Terres de Jim, grande fête agricole de plein air organisée chaque année par Jeunes Agriculteurs. Dans cette région où beaucoup de producteurs ont été touchés par le gel, Emmanuel Macron a dévoilé les trois piliers de la future « assurance récolte à la française ».

600 M€ par an du côté de la solidarité nationale

Car pour le président de la République, on ne peut pas demander aux agriculteurs de faire des efforts en matière d’environnement, de biodiversité, quand les catastrophes naturelles se multiplient. Le Varenne de l’eau, dont l’assurance est le premier chantier, et le rapport du député Descrozaille ont permis d’élaborer « un système simple », reposant en partie sur la solidarité nationale. « On va mettre 600 M€ par an en moyenne pour financer le système », explique Emmanuel Macron. 

Pour simplifier également le dispositif actuel, les agriculteurs victimes d’aléas climatiques auront un interlocuteur unique pour demander leur indemnisation. Enfin, alors que dans certaines filières, très peu d’exploitants sont assurés parce que cela coûte trop cher ou qu’ils ne sont pas assurables, « nous allons accompagner avec une subvention la prime d’assurance, car non seulement on couvre mal, mais les délais sont importants », ajoute le chef de l’État, déplorant neuf mois d’attente pour être indemnisé par le fonds des calamités agricoles. « Dans notre réforme, on veut de la réactivité », ajoute-t-il, évoquant le pool de réassurance permettant de mutualiser le risque et d’avoir une réponse rapide lorsque l’on est touché par une calamité agricole.

« Ce n’est pas une promesse pour demain, ce travail va déboucher sur un texte de loi qui sera présenté en conseil des ministres en décembre, et arrivera ensuite à l’Assemblée dès le mois de janvier », assure Emmanuel Macron. Le texte doit donc être « voté dans cette mandature », précise-t-il.

Installation, foncier, revenus également évoqués

Si le sujet de l’assurance était au cœur du déplacement du président, les jeunes agriculteurs présents ont également évoqué avec lui un certain nombre de dossiers qui leur tiennent à cœur, de la loi Egalim au loup, en passant par l’accès au foncier agricole. Sur ces questions, le chef de l’État a également répondu, en particulier sur le revenu des agriculteurs qui reste selon lui « la mère des batailles ». « On ne convaincra jamais un jeune de s’installer en lui disant c’est super, tu verras, tu vas vivre de ta passion, tu gagneras 400 euros par mois », reconnaît-il, et ce d’autant plus que la moitié des exploitants agricoles doivent partir à la retraite d’ici 10 ans.

Si la loi Egalim n’a pas abouti à la revalorisation tant attendue, elle a créé de la valeur dans certaines filières, souligne-t-il, et la future loi Egalim 2 et un travail de fond au niveau français et européen doit permettre « d’aller au bout de l’organisation que vous pouvez faire et de mieux protéger les producteurs », détaille-t-il.

En parallèle, favoriser l’installation des jeunes agriculteurs passera également par la sécurisation du foncier agricole. À défaut de la grande loi foncière, promesse non tenue, le président prévoit de « généraliser un système français de portage du foncier pour le compte d’un jeune agriculteur », parallèlement à la proposition de loi du député Jean-Bernard Sempastous et qui, elle aussi, doit être votée avant la fin de la mandature.