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Conjoncture bovine

La crise sanitaire continue d’affecter la filière viande


TNC le 30/07/2020 à 17:58
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« Le marché des broutards tient, soutenu par l’export en vif vers l’Italie et l’Algérie », selon FranceAgriMer. (©TNC)

Les effets de la crise continuent de se faire sentir sur la filière viande bovine. Abattages, échanges, consommation : FranceAgriMer fait le point dans sa dernière note de conjoncture.

Les exports de viande bovine restent faibles : – 14 % en mai et avril, plombés principalement par une baisse de demande en viandes fraîches et transformées, notamment sur le débouché grec (- 26 %). Si les exportations de viandes ont diminué vers Italie (- 13 %), elles ont en revanche augmenté vers l’Allemagne (+ 10 %) « surtout en viande congelée (+ 500 %) potentiellement en lien avec un dégagement de viande de jeunes bovins ».

Lire aussi : Les cinq principaux impacts du confinement sur la filière viande bovine

Au mois de mai, les importations se sont effondrées (- 37 %), excepté pour la viande transformée polonaise (+ 46 %). Elle représente d’ailleurs 20 % des importations totales de viande transformée en France, souligne FranceAgriMer.

La consommation de viande des ménages reste en hausse (+ 4 %), tirée par les achats de viande hachée surgelée (+ 11 %) et de viande fraîche (+ 4 %). La consommation calculée par bilan est remontée entre avril et mai (+ 5 %), mais reste toutefois inférieure à mai 2019 (- 6 %), sous l’effet de « la reprise partielle de la restauration hors domicile et de la baisse des importations. »

Des abattages de gros bovins en hausse

Les abattages de vaches allaitantes ont augmenté de 11 % au mois de juin, ce qui a permis d’obtenir une production annuelle stable par rapport à l’année dernière, malgré la crise sanitaire du coronavirus. Les abattages de vaches laitières ont, quant à eux, bondi de 17 % en juin, ce qui donne à une hausse de 2,5 % sur six mois. Mécaniquement, les cheptels ont reculé : – 1,3 % pour les vaches allaitantes et – 1,7 % pour les vaches laitières. Ils diminuent toutefois moins rapidement qu’en début d’année, note FranceAgriMer.

Mais ce sont les abattages de jeunes bovins viande qui ont progressé le plus fortement : + 15 %. Le surstock en ferme qui a été créé en mars et avril, conséquence du Covid-19, se résorbe : il passe de + 5 % en mai à + 3 % en juin. Malgré cela, ce sont toujours 23 000 têtes supplémentaires comparé à 2019, ce qui représente environ une semaine et demi d’abattages.

« Le surplus d’offre en jeunes bovins en Europe et la difficulté à l’export ne permettent pas d’améliorer la cotation », qui reste à un faible niveau, explique FranceAgriMer. « En dépit de la réouverture de la RHD et de la meilleure valorisation de la carcasse par la filière, le prix des vaches se maintient à la moyenne quinquennale. »

Du côté des broutards, les exportations ont reculé de 9 % en mai, souffrant de la baisse de la demande espagnole (- 20 %). Pour autant, « les ventes restent stables vers l’Italie et sont en hausse vers l’Algérie et Israël, qui ne devraient pas acheter pendant l’été. » La lourdeur du marché des jeunes bovins dans toute l’Europe pèse sur les cours. Résultat : les prix enregistrent des baisses de 3 à 9 centimes d’euros en moyenne, précise FranceAgriMer.

Une Consommation de Veau de boucherie toujours en berne

Concernant les veaux de boucheries, les naissances n’ont presque pas évolué sur six mois pour les veaux laitiers (- 0,7 %) alors qu’elles ont augmenté pour les veaux croisés (+ 6 %). Les envois de veaux nourrissons étaient d’ailleurs en hausse vers l’Espagne (+ 4 %).

Les abattages ont diminué en mai (- 9 %), comme ça a été le cas également pour les importations de veaux finis (- 10 %), sauf pour ceux en provenance de Belgique (+ 6 %). Les Français ont délaissé la viande de veau pendant la crise, ce qui s’est soldé par une baisse de la consommation (- 8,5 %) en mai et qui n’a pas permis de compenser la perte de débouchés en restauration hors domicile. « La baisse de consommation au moment du pic de sorties a conduit à une chute importante des prix du veau de boucherie. En conséquence, les mises en place sont faibles, et les petits veaux sont vendus à bas prix (- 13 %) en Espagne.

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